Le nouveau gouvernement israélien, une coalition hétéroclite marquée très à droite, a été investi mardi soir par les députés de la Knesset avec 69 voix contre 45. Avant le vote, le Premier ministre désigné Benyamin Nétanyahou a promis de rechercher la paix avec l'ensemble du monde arabe et musulman. M. Nétanyahou a aussi promis devant le Parlement israélien de chercher un "accord permanent" avec les Palestiniens leur accordant "toute l'autorité nécessaire pour se gouverner eux-mêmes". Mais il n'a pas approuvé explicitement la création d'un Etat palestinien, qui est un objectif clé de la diplomatie américaine et de la communauté internationale. Dans son discours d'investiture, le chef du Likoud a salué la "grandeur" et la "richesse" de la "culture islamique", "qui a connu des périodes prospères pour les arabes et les juifs qui vivaient ensemble". Il a également assuré vouloir la paix avec le monde arabe et musulman. "Israël s'est toujours (...) efforcé de conclure une paix globale avec l'ensemble du monde arabe et musulman, et aujourd'hui cette aspiration est soutenue par un intérêt commun d'Israël et des Etats arabes contre l'obstacle fanatique qui nous menace tous", a-t-il affirmé. Le discours de M. Nétanyahou visait semble-t-il à apaiser les inquiétudes suscitées aux Etats-Unis et en Europe par les positions affichées par le chef du Likoud durant sa campagne pour les élections législatives du 10 février. Il avait alors laissé entendre qu'il pourrait mettre fin aux efforts de paix avec les Palestiniens et avait promis d'étendre la colonisation juive en Cisjordanie. L'arrivée de l'ultranationaliste Avigdor Lieberman au poste de ministre des Affaires étrangères a également été accueillie fraîchement par la communauté internationale. Lors de son intervention devant la Knesset, le chef du Likoud est resté vague sur ses intentions à l'égard des Palestiniens. Pendant la campagne, il avait estimé que les négociations avec ceux-ci devaient se limiter aux seules questions économiques. "La seule manière pour les Palestiniens de se gouverner eux-mêmes passe par la fin de l'occupation israélienne qui a commencé en 1967 et la création d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-est pour capitale", a réagi le négociateur palestinien Saeb Erekat. Depuis qu'il a été désigné pour former le gouvernement israélien le mois dernier, M. Nétanyahou a adouci sa rhétorique pour tenter de bâtir une large coalition et a promis de poursuivre les pourparlers de paix avec les Palestiniens. Durant la campagne, il s'était montré très critique à l'égard des accords de paix passés. La séance spéciale de mardi à la Knesset visait à investir le nouveau Premier ministre et son cabinet de 28 membres, une coalition réunissant notamment le Likoud, Israel Beitenou du très controversé Avigdor Lieberman, le parti ultra-orthodoxe Shas et le Parti travailliste. M. Nétanyahou a été fréquemment interrompu par des députés de l'opposition manifestant bruyamment leur mécontentement, notamment lorsqu'il a présenté ses ministres. Il a marqué une pause avant d'annoncer la nomination d'Avigdor Lieberman au poste de ministre des Affaires étrangères.