Conséquence Bien qu?il ait pu faire passer son plan de retrait de Gaza à la Knesset, le Premier ministre israélien y laisse des plumes. A l'issue d'un débat animé de deux jours, 67 députés ont voté le plan, contre 45 qui l'ont rejeté et sept qui se sont abstenus. La Knesset compte 120 membres. Mais les résultats de ce vote ont d'ores et déjà provoqué des divisions au sein du Likoud. Ainsi, outre les deux ministres limogés sur le champ par Sharon car ayant voté contre son plan, celui des finances, Benjamin Netanyahu, menace de démissionner si le plan n?est pas soumis à un référendum. En effet, des lettres annonçant leur limogeage ont été adressées au ministre Uzi Landau et au vice-ministre Michael Ratzon peu après l'adoption du plan de Sharon par la Knesset. Le premier ministre avait menacé de limoger tous les ministres et vice-ministres du Likoud qui voteraient contre son plan. «Il a tenu parole. Ceux qui se sont opposés au vote ont été limogés», a déclaré Raanan Gissin, porte-parole de Sharon.Mardi soir, l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu et trois autres ministres du Likoud, ont menacé de démissionner si un référendum sur le retrait de Gaza n'était pas organisé. «Nous avons décidé de donner deux semaines au Premier ministre pour annoncer un référendum. S'il ne le fait pas, nous ne serons pas en mesure de rester dans ce gouvernement», a dit Netanyahu aux journalistes peu de temps après que la Knesset eut approuvé le projet de Sharon.S'il mettait sa menace à exécution, Netanyahu, qui est le plus grand rival de Sharon au sein du Likoud, provoquerait vraisemblablement des élections anticipées.Selon les termes du plan, les évacuations, qui se dérouleront en quatre phases en 2005, ne peuvent débuter qu'après un vote du cabinet de coalition de Sharon, attendu en mars.Le «Plan de désengagement» de Sharon, une mesure historique, lui a valu des menaces de morts, un fractionnement de sa coalition, et de nombreuses critiques au sein même de son Likoud. Pour leur part, les Palestiniens jugent le plan de Sharon de nature à enterrer un processus de paix bloqué depuis longtemps et à les priver d'un Etat viable. S'il est mis en ?uvre, ce sera le premier retrait de colons israéliens des territoires occupés en 1967 depuis la restitution du Sinaï à l'Egypte en 1982. Selon un sondage publié mardi par le quotidien Yedioth Ahronoth, 65% des Israéliens sont favorables au «désengagement», contre 26% qui s'y opposent.