L'engouement des entreprises pour le programme de mise à niveau, pour lequel l'Etat a débloqué une enveloppe de l'ordre d'un milliard de DA, est justifié par l'importance que revêt cette opération. Ce sont, en effet, près d'un millier d'entreprises au niveau national qui ont demandé l'adhésion au programme national de mise à niveau des petites et moyennes entreprises PME/PMI, durant le premier trimestre de l'année en cours. Ce constat émane du directeur général de l'Agence nationale de développement des PME/PMI, Moussaoui Rachid, lors d'un atelier régional sur le programme national de qualification des PME/PMI, organisé à Oran par l'Association générale des entrepreneurs algériens. Parmi les entreprises qui ont postulé à l'adhésion au programme national de mise à niveau, 400 unités ont fait l'objet, ce premier trimestre, d'actions de pré-diagnostic et diagnostic. Selon Moussaoui, l'opération de sensibilisation se poursuit pour expliquer le programme national de mise à niveau. Dans ce cadre, l'agence a signé des accords de partenariat avec des associations professionnelles pour attirer des entreprises désirant adhérer à ce programme important, notamment les entreprises activant dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. S'agissant de l'innovation technologique, qui revêt une place importante dans le programme national de mise a niveau, le directeur général de l'Agence nationale de développement des entreprises a indiqué que la compétitivité repose en priorité sur l'innovation technologique comme élément essentiel de développement de l'entreprise, pour lui permettre d'être plus compétitive au niveau des marchés local et international. Il a souligné l'importance du marketing, du stockage et de l'organisation comme autres facteurs pour la réussite du produit d'entreprise. Appelées à jouer un rôle de moteur de la croissance, les PME algériennes continuent, faut-t-il le dire, néanmoins, à se heurter à de nombreuses contraintes qui freinent leur développement : lourdeurs administratives et opacités réglementaires, gestion complexe et coûteuse des régimes fiscaux, insécurité juridique et judiciaire, accès aux marchés publics difficile et risqué, difficultés d'accès au financement (coût du crédit, garanties exigées), faible productivité, absence de vision stratégique des dirigeants et manque de préparation et d'ouverture à l'international des dirigeants. Dans ce contexte, le même responsable a indiqué qu'il est nécessaire de préparer les entreprises pour l'entrée dans la zone arabe de libre-échange et en prévision de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Deux ouvertures que les patronats redoutaient fortement. Réda Hamiani, président du FCE, avait estimé, lors de ses interventions sur le sujet, qu'une suppression supplémentaire des barrières tarifaires est porteuse de danger pour l'économie algérienne. "Des entreprises risquent de fermer avec la mise au chômage de milliers de personnes. Des industriels pourraient se reconvertir en importateurs", a-t-il noté. Un avis qui n'est, d'ailleurs, pas partagé avec le ministre de la PME/PMI, Mustapha Benbada, qui a estimé que les opérateurs économiques avaient tout le temps pour se préparer depuis 2004, date de la décision de l'accession à la ZALE. "Ils n'ont aucune raison d'être inquiets et ils n'ont aucun prétexte à avancer. Il n'y a pas de danger pour les PME algériennes, d'autant que l'Algérie fait partie d'une zone encore plus importante, l'Union européenne", a-t-il rassuré. Lotfi C