Le groupe énergétique français Total a encore une fois réaffirmé son intérêt pour le gazoduc transsaharien. Le directeur Afrique du Nord de Total, Jean-François Arrighi de Casanova, qui est intervenu lors du dernier "Euro-Arab Gas Forum", a indiqué, dans la dernière livraison de la revue "Pétrole et Gaz Arabes" (PGA) que Total avait regardé de près les éléments technico-économiques du projet contenus dans l'étude de faisabilité et que cet examen avait conduit à une opinion positive du projet sur ses aspects. Précédemment, une porte-parole de Total avait indiqué à PGA que le TSGP apparaissait comme une option d'exportation à long terme qui présentait de l'intérêt pour une compagnie très active au Nigeria et en Algérie. Ce projet "a du sens, tant sur le plan stratégique qu'économique", avait-elle expliqué. Dans sa présentation à l'Euro-Arab Gas Forum, le directeur Afrique du Nord de Total a notamment souligné que le coût du transport du gaz par le TSGP serait similaire à celui d'un projet GNL en termes de net back, qu'il y avait des optimisations possibles grâce à la connexion avec le réseau algérien. Ce qui permettra, selon lui, outre l'exportation de gaz vers l'Europe, de desservir les marchés du nord du Nigeria et que cela renforcerait les incitations à l'exploration orientée vers le gaz dans ce pays. Il est utile de rappeler que le géant gazier russe Gazprom a également affiché un vif intérêt pour le projet du gazoduc Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP) devant relier le Nigeria à l'Europe via le Niger et l'Algérie. C'est au cours d'une conférence regroupant des compagnies pétrolières à Abuja que Vladimir Ilyanin, directeur de Gazprom au Nigeria, a indiqué que sa compagnie peut offrir certaines solutions qu'elle a mises au point. Le responsable russe a, toutefois, ajouté que les prix du gaz devraient être plus élevés que les niveaux actuels pour que le projet de gazoduc transaharien soit viable. La réalisation du TSGP, nécessitant un investissement de 13 milliards de dollars, est classée comme "projet prioritaire" dans le programme du Nepad, eu égard à ses retombées économiques dans les pays de transit et leur voisinage. En effet, le centre et le nord nigérians, comme le Grand Sud algérien, régions dépourvues d'infrastructures gazières, bénéficieront grâce au TSGP de l'approvisionnement en gaz, tandis que le Niger, pays de transit, et les pays limitrophes tels que le Mali et le Burkina Faso, pourront tirer profit de la proximité de cette source d'énergie. L'ouvrage doit être mis en service en 2015. Par ailleurs, le TSGP sera d'un appoint considérable aux besoins énergétiques de l'UE, dont la dépendance en gaz sera de 85% en 2030, en raison de la croissance de la demande (1,9% par an jusqu'en 2020 au moins), et le déclin de la production interne de l'Europe. L'Europe, importera 330 milliards de m3 de gaz en 2010 (pour une consommation de 536 milliards de m 3), ce qui nécessitera des investissements importants en matière d'infrastructures de transport, des stations de compression et des terminaux. Pour rappel, le mémorandum d'entente portant réalisation de ce projet a été signé entre Sonatrach et Nigerian national petroleum corporation (NNPC) en janvier 2002. Sonatrach et NNPC ont confié la réalisation de l'étude de faisabilité du projet à la société britannique Penspen/IPA. Les résultats de l'étude ont confirmé la faisabilité du projet pour lequel Sonatrach avait procédé, en juillet dernier à Bruxelles, au lancement de la campagne de promotion. Samira G.