Le pouvoir d'achat des Algériens a nettement augmenté ces dix dernières années. En effet, le Conseil national économique et social a indiqué, mardi, dans le Rapport national de développement humain pour 2008 (RNDH), que l'indice du PIB en parité de pouvoir d'achat a connu une croissance de 14% sur la période 1998-2008. Le Cnes relève, en effet, dans son rapport intitulé "Résultats globaux du RNDH 2008", que l'analyse des composantes de l'Indice de développement humain (IDH) pour les dix dernières années a mis en évidence des "avancées significatives sur cette période", indiquant que l'IDH national a progressé de plus de 1% sur une année, en passant de 0,767 en 2007 à 0,778 en 2008, après une augmentation de près de 1% entre 2006 et 2007. Une évolution portée par une progression importante de l'indice du Produit intérieur brut (PIB), supérieure à 1% entre 2006 et 2007, et de près de 2,5% entre 2007 et 2008, ainsi qu'une amélioration de l'indice du niveau d'instruction, qui s'est consolidé entre 2006 et 2007, en augmentant de près de 2%, et poursuivant une augmentation du même ordre entre 2007 et 2008. Il en ressort, ainsi, qu'en ce qui concerne l'indice du PIB par habitant, celui-ci est passé de 1 555 dollars en 1998 à 5 034 dollars en 2008, soit une progression supérieure à 12% en moyenne annuelle. Quant à l'indice du PIB en Parité de pouvoir d'achat, il a connu une progression de 14 % sur la période 1998 - 2008. Le Cnes précise que dans un contexte d'inflation modérée, la consommation des ménages a suivi un trend haussier de moyenne annuelle supérieure à la croissance démographique. Selon l'institution, ces données illustrent les impacts d'une action forte traduisant les choix stratégiques de l'Etat, à travers la mise en œuvre d'importants programmes de développement économique et social durant cette période. De fait, grâce au retour de la croissance, combiné avec des transferts sociaux massifs, -les dépenses sociales de l'Etat ayant enregistré un taux de croissance de l'ordre de 18% en moyenne annuelle sur la période- et résultant en une amélioration des revenus, la situation économique des ménages s'est fortement améliorée. Dans le même temps, le taux de pauvreté générale connaît un recul continu depuis 1998. Pour le Cnes, nombre de facteurs illustrent cette tendance générale à l'amélioration des conditions sociales, parmi lesquels l'augmentation du nombre de mariages, passé de 158 000 en 1998, à 332 000 en 2008, se traduisant par un taux de nuptialité de 9,55 pour mille, alors que même au plus fort du pic démographique, survenu en 1977, ce taux n'a pas dépassé 7,29 pour mille. Il ne fait pas de doute que ceci traduit un renforcement de la confiance en l'avenir des populations de façon générale, et des jeunes en âge de se marier en particulier. De même, la consommation des ménages s'est accrue à un rythme annuel moyen de près de 8% sur la période, tandis que le taux d'épargne des ménages est passé dans le même intervalle de 5,3% en 1998 à plus de 35% en 2008, d'autant que le modèle de consommation du pays a tendance à opérer des translations, le rapprochant graduellement de celui des pays développés. Pour ce qui est de l'autre composante principale de l'IDH, les conclusions préliminaires du RNDH ont montré que l'indice de l'espérance de vie à la naissance a poursuivi sa tendance haussière en atteignant 0,847 en 2008, contre 0,778 en 1998. L'espérance de vie à la naissance a enregistré des gains considérables et atteint une valeur des plus élevées parmi les pays de la région Mena. "Déjà élevée depuis quelques années, comparativement aux pays de niveau de développement humain moyen, l'indice de l'espérance de vie à la naissance s'établit à présent à un niveau comparable à celui de pays à développement humain élevé, y compris ceux de l'Union européenne", note le Cnes. A la faveur de cette progression positive, l'espérance de vie globale à la naissance s'établit à 76 ans en 2008, contre 72 ans en 1998. En ce qui concerne l'indice du niveau d'instruction, ce dernier est passé de 0,643 en 1998 à 0,740 en 2008, soit un accroissement de 17% et une croissance moyenne annuelle de 2 %. Pour le Cnes, ces chiffres traduisent une progression significative et rendent compte d'un effort intense en direction de l'accès à l'éducation des populations, à travers les différentes régions du pays. Le taux de scolarisation des 6-24 ans est ainsi passé de 59 % en 1998 à 72 % en 2008, soit un gain de 13 points, ce qui se traduit par une évolution des effectifs scolarisés passant de 8 200 000 en 1998 à 9 300 000 en 2008. L'enseignement supérieur est le secteur qui connaît la plus forte progression, puisque les effectifs d'étudiants sont passés de 430 000 en 1998 à 1 160 000 en 2008. Aussi, "l'enseignement supérieur est le secteur qui connaît la plus forte progression, puisque les effectifs d'étudiants sont passés de 430 000 en 1998 à 1,16 million en 2008", a-t-on ajouté. Le Cnes a conclu son rapport en affirmant que l'Algérie "ne manquera pas de connaître, dans les années à venir, des mutations sociétales d'importance en rapport avec le genre". S. G