Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi Selon le Conseil national économique et social (CNES), le PIB par habitant en Algérie est passé de 1 555 dollars en 1998 à 5 034 dollars en 2008, soit une progression supérieure à 12% en moyenne annuelle. Ce sont les conclusions du dernier rapport de cette institution, intitulé «Résultats globaux du rapport national sur le développement humain RNDH», publié hier. Ce document, qui s'est focalisé beaucoup plus sur l'indice de développement humain entre 1998 et 2008, a été élaboré, précisent ses rédacteurs, selon la méthodologie du PNUD. Le rapport attire l'attention en premier lieu sur l'indice du PIB en parité de pouvoir d'achat qui a connu une progression de 14% sur la même période. Cette évolution est expliquée, selon les experts du CNES, par «l'impact d'une action forte qui a traduit les choix stratégiques de l'Etat, à travers la mise en œuvre d'importants programmes de développement économique et social durant cette période». L'institution que préside M. Babes explique aussi cette tendance par une amélioration de la situation économique des ménages, grâce au retour de la croissance, combiné avec des transferts sociaux massifs, (les dépenses sociales de l'Etat ayant enregistré un taux de croissance de l'ordre de 18% en moyenne annuelle sur la période). Le document indique également que, parmi les facteurs qui illustrent cette tendance générale à l'amélioration des conditions sociales, figure l'augmentation du nombre de mariages, passé de 158 000 en 1998 à 332 000 en 2008, se traduisant par un taux de nuptialité de 9,55 pour mille, alors que même au plus fort du pic démographique, survenu en 1977, ce taux n'a pas dépassé 7,29 pour mille. De même, note le document, «la consommation des ménages s'est accrue à un rythme annuel moyen de près de 8% sur la période, tandis que le taux d'épargne des ménages est passé de 5,3% en 1998 à plus de 35% en 2008, d'autant que le modèle de consommation du pays a tendance à opérer des translations le rapprochant graduellement de celui des pays développés». Quant à l'indice de développement humain national IDH, il a connu durant les deux dernières années (2007-2008) une progression de plus de 1% sur une année, passant de 0,767 en 2007 à 0,778 en 2008, pour une augmentation de près de 1% entre 2006 et 2007. Cette évolution a été portée, explique le document, entre 2006 et 2008, «par une progression importante de l'indice du PIB, supérieure à 1% entre 2006 et 2007, et de près de 2,5% entre 2007 et 2008, ainsi que par l'amélioration de l'indice du niveau d'instruction, qui s'est consolidé entre 2006 et 2007, augmentant de près de 2%, et qui a poursuivi une augmentation du même ordre entre 2007 et 2008». Il convient de souligner que le RNDH a introduit cette année une évolution majeure, à travers l'exploitation des résultats comparés des deux derniers travaux portant «Recensement général de la population et de l'habitat (RGPH)» et ce, aux deux bornes de leur production respective, soit 1998 et 2008. Une nouveauté qui a permis de dresser une rétrospective sur la période intercensitaire (1998-2008), offrant ainsi la possibilité d'apprécier les évolutions intervenues dans le domaine du développement humain sur cette période. Le CNES compte aussi publier ce rapport au niveau d'un certain nombre de campus universitaires à travers le pays. Pour cette institution consultative, cela aura un triple avantage, à savoir la possibilité de disséminer les avancées cognitives construites à la faveur de cet exercice majeur et d'en débattre avec les enseignants-chercheurs concernés, les étudiants, particulièrement ceux engagés dans la post-graduation, et d'impliquer les parties prenantes les plus directement concernées par les champs de pratique spécifiques au «développement humain». S. B.
Espérance de vie à la naissance : un accroissement annuel de près de 1% Selon le rapport du CNES, l'indice d'espérance de vie à la naissance est passé de 0,778 en 1998 à 0,847 en 2008, soit une progression de 9% et un accroissement annuel moyen de près de 1%. Les experts du CNES expliquent, en fait, que l'espérance de vie à la naissance a enregistré des gains considérables et atteint une valeur des plus élevées parmi les pays de la région MENA. Cela se traduit, selon la même source, par un gain de longévité supérieur à 4 ans pour les 2 sexes (72 ans en 1998), soit 4 ans et demi pour les hommes et 3 ans pour les femmes. L'espérance de vie se situe à 76 ans en 2008, ce qui place l'Algérie au niveau de certains pays à développement humain élevé. S. B. Taux de scolarisation : de 59% en 1998 à 72% en 2008 Le rapport du CNES relève que l'indice du niveau d'instruction est passé de 0,643 en 1998 à 0,740 en 2008, soit un accroissement de 17% et une croissance moyenne annuelle de 2%. Le CNES estime que «ces chiffres traduisent une progression significative et rendent compte d'un effort intense en direction de l'accès à l'éducation des populations, à travers les différentes régions du pays. Le même rapport précise que «le taux de scolarisation des 6-24 ans est ainsi passé de 59% en 1998 à 72% en 2008, soit un gain de 13 points, ce qui se traduit par une évolution des effectifs scolarisés, passant de 8 200 000 en 1998 à 9 300 000 en 2008. Par ailleurs, les experts du CNES affirment que l'enseignement supérieur est le secteur qui connaît la plus forte progression, puisque les effectifs d'étudiants sont passés de 430 000 en 1998 à 1 160 000 en 2008.