Nouara Naghouche, la nominée dans la catégorie, "Meilleure révélation " aux Molière 2009 -Verdict le 26 avril- présentera son spectacle, "Sacrifices" aujourd'hui au théâtre du rond-point à Paris. Un spectacle résolument féministe, mais aussi humain et drôle. Coécrit et mis en scène par Pierre Guillois, "Sacrifices " est son troisième spectacle en solo. Elle y évoque les mariages forcés, l'enfermement de certaines femmes par leurs conjoints, le machisme, la drogue... Au nom de celles qui se taisent, au nom d'elle-même, elle parle, elle raconte, sans jamais tomber dans le pathos, avec humour, violence, tendresse... Alsacienne d'origine algérienne, Nouara Naghouche, cheveux courts et silhouette à la Diam's est une sacrée boule d'énergie.Humour corrosif, dans cet te pièce le rire éclate au milieu de son cri et la tendresse inonde ses souvenirs effrayés au travers de personnages qui tous dessinent notre société bigarrée, sa barbarie, sa richesse, son absurdité. Zoubida fan de radio Nostalgie, Marguerite un tantinet raciste, Marie-France qui adore les arabes, et quelques mâles qui en prennent pour leur grade...Habitante d'un quartier pauvre d'une ville riche d'Alsace, fille d'une immigration pas choisie, soeur, épouse, Nouara parle au nom de ces quelques-unes humbles et soumises à qui la vie n'a laissé que peu de place. Terrible est sa colère contre la brutalité de certains, la lâcheté des autres, immense son amour pour les siens - les siennes - les déraciné(e)s du Maghreb. Aux femmes résistantes, aux colères étouffées, aux existences martyres, Nouara offre " Sacrifices " ! Le spectacle est en deux temps : une forme courte (50 minutes) qui voyagera dans les villages des 3 Régions et une version longue(1h15) créée en janvier 2008 à l'Atelier du Rhin-Théâtre de la Manufacture. Dans ce solo, Nouara Naghouche incarne et porte la parole de Zoubida, Yasmina, Marguerite, Marie-France et de nombreuses femmes réduites trop souvent à subir coups, humiliations et vexations derrière les murs de leur réclusion domestique. Elle a les mots justes pour parler de ce que vivent ces femmes, de ce qu'elles subissent, de leurs sacrifices. Mariage forcé, viol conjugal, enfermement de certaines par leurs conjoints, violence, drogue, tout y passe mais avec l'arme de l'humour qui soulage et allège. " Je suis partie de ma propre histoire, de ma propre souffrance ", tient-elle à préciser. Tout en prenant le soin de ne jamais laisser entendre que tous les hommes maghrébins seraient des maltraitants ou que toutes les Maghrébines seraient des maltraitées, Nouara Naghouche rappelle qu'en France " tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son mari ". Elle a donc décidé de faire de cette souffrance la matière d'un spectacle et de l'aborder par le théâtre. " Le théâtre m'a sorti la tête de l'eau ", ajoute-t-elle. Ce plaidoyer acerbe et tendre à la fois, Nouara Naghouche l'a écrit en songeant à sa mère qui a élevé toute seule ses neuf enfants. " C'est aussi un hommage à mon quartier, à ma cité. " Une performance émouvante et drôle qui vaut à l'auteure et comédienne d'être peut être la grande victorieuse des Molière 2009. Rebouh H