La Porte parole du Parti des travailleurs (PT), candidate à l'élection présidentielle du 9 avril 2009, Mme Louisa Hanoune, a rejeté des résultats du scrutin annoncés, vendredi dernier, par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, lors d'une conférence de presse devant la presse nationale et internationale. Rappelons que Mme Hanoune est arrivée en deuxième position avec 4,22% des suffrages exprimés derrière M. Abdelaziz Bouteflika avec 90,24 %. En effet, lors d'une conférence de presse animée par Louisa Hanoune au Centre international de presse (CIP), celle-ci a dénoncé ce qu'elle appelle «fraude», «le scrutin a été marqué par une fraude massive, généralisée et à ciel ouvert. Du jamais vu chez nous, du déjà vu au temps colonial», a-t-elle indiqué. Le taux de participation annoncé par les autorités compétentes, qui est établi à 74,54 % est erroné, selon Mme Hanoune qui ajoute qu'un sursaut qualitatif a été réalisé lors de ces élections , mais on a trop exagéré, «le taux de participation est gonflé et exagéré», dira-t-elle en faisant état également d'une fraude massive et organisée, tout en remettant en cause les chiffres annoncés. «Le taux de participation officiel est exagéré. Nos informations indiquent une participation de 52 %», a-t-elle indiqué. Et d'enchaîner, «la rupture avec les pratiques et la pensée du parti unique n'avaient pas été au rendez-vous, encore une fois le rouleau compresseur de l'administration a été mobilisé pour absorber l'espoir et la dynamique citoyenne pour le changement». Evoquant les conditions du déroulement du scrutin, la candidate malheureuse à la présidence de la République a déclaré : «Nos observateurs ont été empêchés d'assister au vote dans certains bureaux et certaines urnes n'étaient pas vides au démarrage de l'élection». « Une véritable machine a été mise en place depuis l'ouverture des centres et bureaux de vote pour bourrer les urnes, tous les moyens, sont mis à la disposition de l'administration pour gâcher l'événement, des représentants et des contrôleurs de notre parti ont été chassés des bureaux de vote dans plusieurs wilayas», affirme-t-elle. Hanoune a «regretté» la violence physique qui a caractérisé le scrutin, les irrégularités constatées par ses observateurs dans certains bureaux de vote à travers le pays. «Les bulletins de vote n'étaient pas homogènes. Les observateurs et les gens n'ont pas été autorisés à assister au dépouillement des bulletins dans beaucoup de bureaux. Nous avons relevé des cas de fraude, et même des PV à blanc et signés». Outre cela, Hanoune a estimé que «dans beaucoup de wilayas, dont la capitale Alger, la progression des chiffres montre de manière incontestable que dès la mi-journée, un ordre central a été donné pour procéder au bourrage des urnes et à la manipulation des chiffres», précise-t-elle. Dans cette optique, la présidente du PT a saisi le Conseil constitutionnel, pour des dépassements enregistrés lors de ce scrutin. «J'espère que les recours transmis au Conseil constitutionnel seront étudiés d'une manière sérieuse», conclut-elle. Hamid Si Salem