Des centres spécialisés dans la prise en charge des enfants autistes seront ouverts dès septembre prochain dans les structures relevant du Centre national de formation des personnels des établissements spécialisés pour handicapés de Constantine (CNFPH), a annoncé dimanche le directeur du centre. Mohamed-Tahar Bouteghane qui s'exprimait au CNFPH, en marge de la 4e journée d'études et de formation sur "l'autisme et la thérapie d'échange et de développement", a indiqué à l'APS que cette frange de malades est "souvent mal gérée" puisque ces patient ont de "moindres chances de guérison en raison du fait qu'ils sont souvent confondus avec d'autres handicapés mentaux n'ayant pas les mêmes problèmes d'évolution". Les nouvelles structures de prise en charge, "en cours de préparation", auront pour mission essentielle de "suivre de près cette pathologie discernable chez l'enfant dès l'âge de trois ans et la prendre en charge convenablement et efficacement", a précisé M. Bouteghane. Les travaux de la journée d'étude sur l'autisme a permis aux psychologues, éducateurs, psychopédagogues, cliniciens et universitaires, venus de diverses régions du pays, de s'imprégner de l'expérience acquise dans ce domaine par des spécialistes étrangers, notamment français. Quelque 40.000 enfants sont actuellement recensés auprès des centres médico-pédagogiques répartis à travers le pays, a précisé le Pr. Mahmoud Ould Taleb, pédopsychiatre à la clinique Garidi 2 d'Alger, tout en relevant l'impact négatif de la problématique de leur "cohabitation avec d'autres catégories de malades mentaux, trisomiques ou mongoliens dont la thérapie diffère totalement". Le même spécialiste devait focaliser son intervention sur l'importance du dépistage précoce de l'autisme et sa prise en charge qui devrait répondre, selon lui, à certains critères liés à la préservation de l'enfant autiste de la négligence et du "sentiment de vide et de solitude qu'il ressent". Il a suggéré à ce propos la "multiplication des efforts intersectoriels pour mettre en oeuvre une politique de prise en charge efficiente et spécialisée à même de garantir une rémission de la maladie".De son côté, le Pr. Dominique Sauvage du CHU de Tours (France) a axé sa communication sur l'aspect thérapeutique de ce trouble psychologique qui se manifeste chez le malade par l'isolement, le balancement, le manque de communication et le repli sur soi. Ce "retrait autistique" nécessite, selon ce psychothérapeute, la "perception par l'enfant d'une certaine prise de conscience de la part du monde extérieur", ce qui favorisera, a-t-il ajouté, la communication et l'échange avec l'environnement direct entourant l'enfant autiste. Le programme de cette journée a également donné lieu à une communication du Pr. Gilbert Ferrey de Paris (France) sur le "retard mental et sa prise en charge". R.R