La Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) a accueilli hier une délégation du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), relevant de l'Union africaine (UA). Cette délégation, composée de cinq consultants africains, spécialisés dans les quatre domaines couverts par le processus d'auto-évaluation, (la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance économique, la gouvernance des entreprises et le développement socio-économique), a entamé une nouvelle phase du processus d'auto-évaluation. Les membres de la commission, présents jusqu'au 5 décembre en Algérie, travaillerons avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), sous la présidence de M. Bendjaber Brahim. Ils effectueront plusieurs visites dans les différentes wilayas afin d'évaluer les différentes structures économiques du pays. Ce travail se fera aussi, avec les différents acteurs de la société civile (associations, syndicats, membres du gouvernement) qui sont sollicité à participer à l'élaboration d'un rapport sur le développement et l'évaluation du pays. "Les travaux effectués par la commission doivent répondre aux attentes de la population", souligne M. Donatien Bihute, consultant et ex-vice-président de la Banque africaine de développement. Le rapport d'évaluation destiné au chef de l'Etat, il sera également soumis au président du Conseil national économique et social. Le président de la République décidera de l'adoption du rapport. Cette adoption devrait être accompagnée par un plan d'action qui vise la réalisation de l'objectif principal du (MEAP) qu'est l'amélioration de la bonne gouvernance. M. Donatien Bihute, estime que "cette expérience d'évaluation de la bonne gouvernance des Africains, par des Africains, a pour objectif de régler les problèmes qui freinent le développement et les investissements étrangers". "Le gouvernement algérien a facilité la tâche à la délégation du Mécanisme africain d'évaluation et l'adhésion d'un grand pas comme l'Algérie encourage les autres pays à entamer les réformes nécessaires", ajoute t-il. Il faut rappeler que le MAEP a été créé dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), un programme stratégique de l'Union africaine pour le "renouveau du continent". 25 pays africains ont déjà adhéré au rapport d'évaluation. Parmi les pays auxquels sont soumis le rapport, on retrouve l'Algérie, l'Afrique du Sud et le Ghana. L'Algérie est considérée comme un pays meneur de ce projet grâce à sa part de cotisation, sachant qu'une adhésion de plus de 5 000 dollars US est exigée aux pays désirant se joindre au mécanisme. Les Africains ont peut-être compris qu'après le désengagement de l'Europe et de l'Amérique du développement de l'Afrique, il est peut-être temps de s'auto-évaluer et ne pas attendre le changement de l'extérieur.