L'Afrique va rencontrer le G8 dans le contexte où la constante recherche du profit aggrave les inégalités et donc les instabilités politiques et les insécurités, alors que le monde a besoin de sécurité et de stabilité pour faire des affaires et ce, quand bien même de hauts dirigeants du monde, dont particulièrement le Président algérien, font sans cesse le lien entre développement et paix, c'est-à-dire la stabilité et la sécurité, La religion du profit va à l'encontre de la préservation de l'environnement, et cela est parfaitement bien reconnu, puisque des discours dans le monde sont consacrés à ce chapitre. Compenser les engagements des pays en développement, en général, et des pays africains, en particulier, à adopter les règles du jeu économique définies par les pays riches par la lutte contre la pauvreté et les aides désintéressées au développement a fait partie des promesses des institutions dites multilatérales, tels le FMI, la Banque mondiale, l'OMC, et même le G8, ce dernier en réalité ayant autorité sur celles-ci puisque ce sont ses membres qui établissent les règles du jeu et que c'est en leur faveur qu'a été imaginée et mise en œuvre la mondialisation. Qu'est-ce qui, à partir du constat de la crise financière internationale et de la plongée des pays développés dans la récession économique, avec certainement des implications plus graves pour les pays dit en développement, éternellement en développement, va vraiment changer pour ces derniers alors même que les règles du jeu international en matière d'économie de marché ne sont pas faites en collaboration active avec les pays en développement et ne seront pas révisées dans ce sens ? C'est comme pour les réformes du Conseil de sécurité de l'Onu qui avaient fait beaucoup de bruit et qui restent maintenant comme souvenirs, seulement comme souvenirs. Ce n'est pas la première fois par exemple que le G8 rencontre les pays africains, et il va les rencontrer de nouveau, mais ces derniers sont constamment entendus en position de faiblesse. N'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre les objectifs poursuivis par le démantèlement des barrières tarifaires et le fait que soit soutenu par les pays industriels que les échanges commerciaux favorisent le développement dans le contexte où il est connu que ce démantèlement aggrave les vulnérabilités de l'industrie déjà embryonnaire des pays en développement ? Comment convaincre les pays africains qu'il est de leur intérêt de ne pas prendre les mesures de protection d'une industrie qu'ils ont du mal à mettre en place ? Quand on assimile la concurrence qui se prépare à une guerre économique, et de l'avis général, il s'agit d'une guerre économique sans pitié, exiger des pays en développement l'abaissement et même la suppression des barrières tarifaires est équivalent à demander à un pays qui va être agressé militairement de démanteler son dispositif de défense. Comment alors ne pas considérer que la domination de l'"économique" va induire fatalement des inégalités dans les pays appelés, par respect, pays en développement et même dans les pays développés du moment que c'est le profit qui détermine les comportements ? S'il y a des pauvres dans les pays non industrialisés, il y en a également dans les pays industriels sauf que chez les premiers, pèse en permanence la menace de la faim et même de la famine. On dit que l'Afrique a besoin de développement durable pour préserver les intérêts des générations futures. Mais, on joue sur les mots. Il faudrait d'abord que les conditions de développement soient réunies pour qu'on puisse penser à son caractère "durable". N.B