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La production de pétrole ne devrait pas dépasser 105 millions de barils/ jour Alors que les réserves conventionnelles pourraient assurer 20 ans de consommation
Le rôle que devrait jouer l'Opep dans la régulation du marché fait encore une fois débat à la faveur des dernières déclarations du ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, qui a estimé vendredi que son pays souhaitait que l'Opep fixe une fourchette de prix pour encadrer les cours du baril de brut, qui, selon lui, devrait être arrimés à un niveau compris entre 70 et 90 dollars. Mais au-delà de ces déclarations, c'est tout le débat autour du prix idéal du cours du baril qui refait surface. Même si le cartel semble se satisfaire pour l'heure d'un baril à 50 dollars, cela ne peut être que conjoncturel vu la situation du marché. N'oublions pas qu'aussi bien l'Opep que l'AIE prévoit un recul net de la demande pétrolière. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale de brut est en chute libre. Ses experts, qui tablaient récemment sur un rebond au second semestre, ont abandonné cette hypothèse. Ils ont révisé en baisse leurs prévisions. La demande de brut diminuera de 2,4 millions de barils par jour (Mb/j) pour revenir à 83,4 Mb/j, au niveau de 2004. Quant à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, elle table sur un repli de 1,37 Mb/j, à 84,2 Mb/j. Le cartel justifie sa prévision par la chute de 90 % de la croissance de la demande des pays non membres de l'OCDE.Il est utile de rappeler dans ce sens que l'Iran et le Venezuela avait estimé que le cours du brut devrait varier entre 75 et 85 dollars et ce afin de permettre de financer les projets de développement du secteur. Un argument qui se tient tout à fait lorsque l'on observe l'évolution de la situation des réserves pétrolières. Le rapport 2008 de l'Agence internationale de l'énergie prévoit désormais un taux de déclin annuel de la production de 6,7% dans les champs en exploitation et mentionne la perspective du plateau de production pétrolière. Selon Fatih Birol, économiste en chef de l'AIE, la date d'arrivée de ce plateau de production des pétroles conventionnels serait pour 2020. Aussi, le responsable de Total Allemagne vient de jeter un véritable pavé dans la mare en remettant au goût du jour la théorie du pic oil. Ainsi, Michel Mallet, directeur de Total Allemagne estime que la production pétrolière ne dépassera pas les 105 millions de barils jours, et il ne reste que 20 ans de réserves. Dans un entretien à Spiegel, Michel Mallet indique que 87 millions de barils par jour sont produits dans le monde entier. Il rappelle dans ce sens que dans le passé, on estimait que ce chiffre pourrait être augmenté à 130 millions de barils avant d'indiquer qu'il considère que c'est une illusion et qu'en réalité, la capacité est inférieure à 105 millions de barils. M. Mallet estime que les champs de pétrole anciens sont en train de mourir. Il indique dans ce sens que dans l'avenir, il va falloir investir davantage simplement pour maintenir la production actuelle. Cela n'empêche pas le représentant de Total de dire qu'il y a beaucoup de pétrole, géologiquement parlant. Néanmoins, la question est, pour lui, de savoir combien peut être produit par an. Il indiquera que " depuis le début de la production industrielle, l'humanité a utilisé environ 1000 milliards de barils, dont la plus grande partie au cours des 30 dernières années. La même quantité est toujours disponible, à laquelle s'ajoutent d'éventuelles découvertes. Et il y a les réserves non conventionnelles telles que le pétrole lourd, les sables et les schistes bitumineux, même si leur développement est très coûteux. Et tous les aspects n'ont pas été résolus en ce qui concerne les effets sur l'environnement ". Et d'ajouter que " nous n'aurons pas de problèmes pour les 20 prochaines années. Si nous gérons la demande de façon responsable, cela pourrait même durer 40 ou 50 ans ". Aussi, M. Mallet estime que l'énergie doit avoir un prix. " Nous avons besoin d'incitations pour faire des économies, ainsi que pour développer des alternatives ", a-t-il indiqué. Samira G.