Le conseil des ministres, tenu ce mardi, a été consacré au secteur des ressources en eau. Les potentialités en eau du pays sont estimées à 17 milliards de m3 par an et la part d'eau prélevée par rapport au volume annuel moyen des apports se situe autour de 35%. Pour mobiliser davantage les ressources, le secteur des ressources en eau a élaboré le schéma directeur qui propose une projection planifiée pour les horizons 2025 et 2040, des programmes de développement, des modes de gestion et de gouvernance intégrés spatialement dans le schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) ce dernier a été présenté lors du conseil. Ce qui a suscité l'intérêt du président de la République de souligner que "la rareté de la ressource en eau dans notre pays est une réalité dont chacun doit prendre conscience pour pouvoir assumer collectivement et individuellement toutes les contraintes qu'elle impose, au-delà des pénuries récurrentes que nous avons vécues durant plus de deux décennies, les enjeux de la disponibilité de l'eau pour tous ont, pour notre pays, une portée stratégique dans la mesure où cette disponibilité a des implications économiques et sociales déterminantes sur les conditions et le cadre de vie des populations et le développement économique et social du pays ". " C'est pourquoi, a-t-il ajouté, le choix des projets et des investissements que nous décidons aujourd'hui doit, non seulement satisfaire aux préoccupations du présent, mais également, répondre aux besoins des générations futures qui probablement ne pourront pas bénéficier des facilités que nous autorisent nos revenus pétroliers actuels". Pour relever le défi de ce problème majeur pour notre pays, le Chef de l'Etat exhorte le gouvernement à rechercher "les voies et moyens pour mobiliser toutes les ressources et potentialités, afin de conduire à leurs, termes, les projets retenus dans les délais requis, combattre avec la plus grande énergie, toutes les formes de gaspillage par la maîtrise de la gestion des réseaux et la sensibilisation à l'économie de l'eau et répartir, de manière judicieuse et équitable, cette ressource rare entre les usagers en faisant jouer pleinement les solidarités territoriales chaque fois que cela est nécessaire" a-t-il conclu. Toutefois, ledit schéma aborde trois volets importants à savoir la mobilisation, l'alimentation en eau potable, l'assainissement et la gouvernance de l'eau. Pour ce qui est de la mobilisation de la ressource, un programme s'étalant jusqu'à 2009 a été lancé par le département de M. Abdelmalek Sellal portant sur la réalisation de 69 barrages et 26 grands transferts pour une capacité totale de 7,2 milliards de m3. Cette capacité devra passer pour l'ensemble des eaux conventionnelles (eaux souterraines comprises), à 11 milliards de m3 en 2025 et 12 milliards en 2040. Le programme de dessalement d'eau de mer comporte, pour sa part, la réalisation de 16 stations de capacités variables qui produiront à terme, 1 milliard de m3 annuellement et permettront de réorienter la ressource des barrages du nord du pays vers les régions des Hauts Plateaux. Dans cette perspective, il est prévu 32 études de faisabilité de barrages et 27 avant-projets détaillés de barrages et de transfert. Concernant l'alimentation en eau potable, il est question de réhabiliter les réseaux dans les grandes villes, le raccordement de nouvelles localités et l'augmentation des capacités de stockage et de traitement des eaux. Il devra faire passer le taux de raccordement aux réseaux d'alimentation en eau potable (AEP), qui est aujourd'hui de 90% à 98%, et augmenter la dotation quotidienne moyenne par habitant de 1 55l en 2005 à 1 80l en 2025. Quant à l'assainissement, ce volet prévoit la réalisation d'un linéaire d'assainissement de 54 000 km et de 60 nouvelles stations d'épuration. Il permettra de faire passer le taux de raccordement aux réseaux de 85% à 98% en 2025 et d'assurer l'épuration de 900 millions de m3, principalement destinés à l'agriculture. L'ensemble de ce programme a, pour objectif, de satisfaire tous les besoins en alimentation en eau potable "AEP" et en irrigation pour toutes les régions dans le scénario d'une année pluviométrique moyenne ou de couvrir la totalité des besoins en AEP et 60% des besoins en irrigation, dans le cas d'une année sèche. Toutefois, le schéma directeur des grandes infrastructures hydrauliques prévoit en effet, la réalisation du complexe de Beni Haroun, qui sera livré dans sa totalité au cours de l'année, desservira les villes de Constantine, Mila, Chelghoum Laïd et Khenchela, du système Taksebt, livrable début 2008 pour alimenter les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger, du système hydraulique Mostaganem-Arzew-Oran (MAO) qui sera mis en service dans sa totalité au courant du premier trimestre 2008. Le programme compte également la construction du grand barrage de Koudiat Acerdoune, d'une capacité de 650 millions de m3, qui sera livré fin 2007. Le grand projet de transfert d'eau potable de la nappe de In Salah vers Tamanrasset dont le lancement des travaux est prévu pour décembre 2007, le projet de transfert vers les hautes plaines sétifiennes avec la réalisation de trois barrages, la réalisation de 16 stations de dessalement d'eau de mer avec leurs aménagements pour une production de 2,5 millions de m3/jour à l'horizon 2020-2030, la mise en service, à l'horizon 2009, de 28 nouvelles stations d'épuration et le lancement des études pour 60 autres. Pour une gestion efficace et équitable de la ressource, un certain nombre d'actions sont et seront menées dans le domaine de la gouvernance de l'eau, elles se basent sur l'exigence de durabilité de la gestion des ressources en AEP et irrigation; sur l'exigence d'une planification et d'une gestion concertée des aménagements hydrauliques et des ressources en eau, sur l'exigence d'une gestion efficiente des services publics de l'eau et de l'assainissement par le recours au partenariat public/privé dans le cadre de la gestion déléguée. Cette série d'exigences vise à promouvoir une politique de l'économie de l'eau, d'instaurer graduellement un système tarifaire des services d'eau potable et d'assainissement adapté aux situations des différentes catégories de consommateurs, d'encourager une politique de gestion participative de l'eau, d'assurer la protection de la ressource contre les risques majeurs tels que la sécheresse, les inondations, les séismes…