Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohammed Laksaci, a souligné, à Washington, que pour éviter une récession économique mondiale plus profonde et plus longue, cela nécessitera un rétablissement rapide de la confiance dans le secteur financier et une poursuite agressive des politiques de soutien. Dans une intervention présentée au Comité international monétaire et financier du FMI, Laksaci a observé que depuis la dernière réunion des institutions de Bretton Woods en octobre 2008, la crise financière et économique internationale, sans précédent, a continué à s'approfondir et à se propager à travers le monde, détériorant davantage les perspectives économiques mondiales de court terme. Par ailleurs, les projections de croissance économique ont été revues à la baisse à plusieurs reprises, les dernières indiquant un taux de croissance négatif pour cette année, y compris l'impact négatif considérable sur les pays émergents et en développement à travers divers canaux, a-t-il ajouté. Malgré de fortes actions budgétaires et monétaires dans plusieurs pays, des signes sans équivoque de proche reprise n'émergent pas encore, a-t-il regretté. Pour ce qui est du plan d'action du G20, Laksaci a considéré qu'il reflétait des engagements forts à cet égard et qui doivent être mis en œuvre vigoureusement. Sur le front budgétaire et monétaire, des politiques continues de soutien sont nécessaires jusqu'à l'ancrage de la croissance, a-t-il jugé. Bien que la viabilité budgétaire à long terme doive demeurer un objectif important pour préserver la confiance dans la solvabilité des gouvernements, y compris à travers l'adoption de cadres budgétaires à moyen terme appropriés et la mise en œuvre de réformes budgétaires nécessaires, les politiques budgétaires à court terme doivent continuer à être résolument orientées vers le soutien de la demande et la prise en charge de la crise du secteur financier, a-t-il encore préconisé. Abordant l'impact disproportionné de la crise globale sur les pays émergents et en développement, Laksaci a affirmé que cela appelle à la mise en place de politiques contre cycliques appropriées, en utilisant la marge de manoeuvre disponible pour le relâchement des politiques monétaires et budgétaires, en renforçant le secteur financier et en déployant des efforts soutenus pour renverser la tendance en matière de sortie massive de capitaux, accroître les réserves et encourager les exportations. De plus, résoudre la crise dans les pays systémiquement importants ne doit pas détourner l'attention de la communauté internationale du choc sévère que les pays les plus pauvres subissent dans ce contexte de crise globale, ni des reculs potentiels que cela pourrait entraîner s'agissant des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il mis en garde. Les nouvelles politiques en matière de conditionnalité, d'accès et de coût devraient assurer une plus grande flexibilité et efficacité en réponse aux divers besoins de financement des pays membres, selon lui. Il a également salué la récente décision d'accroître l'accès aux facilités de financement concessionnel existantes, mais tout en appelant les donateurs bilatéraux à fournir les ressources de subvention nécessaires à l'accroissement de la capacité du Fonds en matière de financement concessionnel. "Nous attendons une réforme globale du cadre du FMI en matière de financement des pays à faibles revenus ", a-t-il avancé. Sur ce point, il a considéré que le triplement proposé des ressources à la disposition du FMI devrait assurer une capacité de financement suffisante pour répondre aux besoins croissants des pays membres. Il a ainsi appelé à une ratification diligente de l'ensemble des réformes des quotes-parts et des voix approuvées en avril 2008 et s'est aussi réjoui du large soutien à un accord dans des délais proches relatif à une nouvelle allocation de Droits de tirage spéciaux (DTS) de l'ordre d'au moins 250 milliards de dollars, en appelant à la ratification du quatrième amendement pour l'allocation de DTS déjà approuvée. Ouzna Mesroua