Plaque tournante de l'Europe, La Belgique fait aujourd'hui partie des pays européens les plus développés. Fait établi, 65% de l'activité économique de l'UE se situe dans une zone de 1.500 km de long et 200 km de large entre Liverpool, au Royaume-Uni, et Gênes, en Italie. Or, la Belgique est précisément au centre de cette zone et mérite donc son nom de plaque tournante de l'Europe. 20% du trafic routier européen est effectué par des transporteurs belges, à cela s'ajoute que le port d'Anvers occupe la deuxième place en Europe (après Rotterdam) et compte parmi les dix premiers à l'échelle mondiale. Ces dix dernières années, la Belgique a connu en moyenne une croissance économique réelle de 2,1%, contre 2,0% pour l'ensemble de l'UE. Au cours de cette même période, les prix n'ont crû que modérément, avec une inflation moyenne de 1,9%, contre 2,8% pour l'UE. Depuis 1985, ce pays enregistre un compte courant excédentaire. En 2000, cet excédent a atteint 3,5% du PIB, un des niveaux les plus élevés dans l'UE. Et, comme la plupart des pays européens, il enregistre un taux de chômage élevé (8,6% de la population active était sans emploi en 2000). La Belgique est une économie très ouverte. Ainsi, les exportations de biens et de services représentaient 76,5% du PIB en 1999 et les exportations, prés de 73%. A titre de comparaison, la moyenne européenne est de 32,2% pour les exportations et 31% pour les importations. En 1999, la valeur totale des exportations a atteint 186,7 milliards EUR. Même si la part des services dans les relations commerciales croît rapidement, 70% environ des exportations et importations belges concernent toujours des marchandises.
Un pays prospère Deuxième pays d'Europe par son faible taux de pauvreté, septième en termes de PIB, la Belgique est un pays prospère. Le clivage traditionnel entre une Flandre dynamique et une Wallonie en déclin (avec la crise des charbonnages, de la sidérurgie et de l'industrie d'armement) tend à s'atténuer depuis quelques années et un ambitieux " plan Marshall " de relance économique, prévoyant plus d'un milliard d'euros d'investissement pour les quatre ans à venir, a été lancé en septembre 2005 par les autorités régionales en Wallonie. La Flandre affiche une volonté d'indépendance économique, sinon politique, la Région wallonne connaissant un taux de chômage plus élevé (30% dans la ville de Mons, 18,3% en moyenne en Wallonie contre 8,4% en Flandre et 12% au niveau fédéral en 2004) et une situation financière encore difficile. En 2003, la Wallonie produisait 24,3 % du PIB belge, pour 32,5 % de sa population. Après une croissance record en 2000 (+4%) et trois années de créations nettes d'emplois (ayant ramené le chômage à 10% en 2000), l'économie belge avait connu de 2001 à 2003 un ralentissement marqué (0.7% de croissance en 2002), dans un contexte de surendettement difficile à endiguer (108% du PIB en 2001, autour de 97% en 2004). Le taux de croissance belge est passé de 2,7% en 2004 à 1,5% en 2005. Le fonctionnement du marché du travail apparaît comme le point faible de l'économie belge, dont la compétitivité a pour handicaps structurels un coût du travail élevé et un taux d'emploi relativement bas. 59% de la population en âge de travailler est effectivement active, chiffre lié à la poursuite d'une stratégie généreuse de retraites anticipées et de prestations sociales spécifiques aux chômeurs. Malgré des efforts destinés à mieux contrôler l'indemnisation du chômage et à réduire les trappes à inactivité, le retour des chômeurs sur le marché du travail reste peu attrayant. En outre, le coût de la main-d'œuvre demeure élevé, ce qui pèse sur la compétitivité des entreprises nationales. L'économie belge ne manque pourtant pas d'atouts et présente une situation avantageuse pour les investisseurs étrangers : au régime fiscal intéressant pour les groupes multinationaux s'allie une infrastructure de transport, notamment portuaire, remarquable (2ème port d'Europe à Anvers). Pour ce pays dont les exportations représentent 71% du PIB, la question de la compétitivité est aujourd'hui d'autant plus importante que le degré de dépendance à l'égard de pays tiers ne cesse de s'accroître : sur les 100 premières entreprises belges, plus de 75 sont sous contrôle d'actionnaires non nationaux et plus de la moitié de l'emploi industriel est assuré par des entreprises étrangères.
Survol historique Jusqu'au milieu du XIXe siècle, l'économie belge, comme toutes les autres économies européennes, était fortement agraire. Mais la Belgique a subi très tôt et très rapidement l'influence de la révolution industrielle ; cette industrialisation précoce - la Flandre avait déjà connu dès le Moyen Âge un âge d'or grâce à ses industries textiles -, s'est largement appuyée sur le développement d'un réseau ferroviaire, et sur la présence de charbon, qui a également favorisé le développement de l'industrie lourde. Mais cette industrialisation, qui a longtemps constitué un atout, est devenue un handicap lors des restructurations intervenues dans la seconde moitié du XXe siècle, et si la révolution industrielle avait surtout profité à la Wallonie, riche en charbon, c'est aujourd'hui la région flamande, dont la démographie et l'économie sont plus dynamiques, qui domine à nouveau une économie largement tournée vers les échanges. L'économie de la Belgique est aujourd'hui largement orientée vers la production de services. La valeur ajoutée par secteur d'activité est en effet la suivante : agriculture et pêche : 2,78 milliards d'euros (1,5 %) ; industrie : 48,24 milliards d'euros (20,8 %) ; construction : 10,83 milliards d'euros (5 %) ; services marchands : 155,65 milliards d'euros (58,5 %) ; services non marchands : 45,29 milliards d'euros (14,2 %). Le PIB de la Belgique se situe parmi les 30 premiers du monde. Densément peuplée (environ 300 habitants/km⊃2;), la Belgique se trouve au cœur de l'une des régions les plus industrialisées du monde. L'industrie belge acquit ainsi de 1889 à 1960 d'énormes quantité de matière première quasi gratuitement. Elle développa rapidement d'importantes infrastructures ferroviaires, routières et portuaires pour assurer son commerce avec les pays voisins. L'importance de cette position commerciale s'explique par la position géographique centrale en Europe, et une main d'œuvre globalement qualifiée, multilingue et productive. Le secteur industriel belge peut être comparé à une machine complexe : il importe des matières premières et des produits semi-finis, qui sont ensuite ré-exportés une fois traités. Page Animée Par Rachida Imen