A une semaine de la réunion de l'Organisation des pays producteurs de pétrole à Vienne, producteurs et consommateurs sont dans l'expectative. Les places financières sont dans la tourmente et cela n'augure pas de rebond pour le pétrole. Dans ce sens, la réduction de la production de l'Opep à Vienne fait débat et tout semble indiquer que le cartel a de fortes chances d'opter pour de nouvelles coupes dans la production. Du côté de la banque d'affaires Natixis Asset Management, on estime que l'absence de rebond, marqué des indicateurs macroéconomiques, est défavorable au pétrole. Néanmoins, estime la banque, «la reconstitution des stocks dans le cadre des politiques de couverture pourrait cependant avantager l'or noir dans le courant du printemps». Rappelons aussi que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a récement indiqué que les cours du pétrole devraient se ressaisir d'ici à l'été. Pour ce qui est de la situation des marchés, notons que le baril a marqué hier un léger rebond sur les places asiatiques et européennes, soutenu par une baisse du dollar ainsi que de nouveaux indices montrant que l'Opep progresse dans le rééquilibrage du marché pétrolier. Dans les échanges électroniques en Asie, le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril prenait 1 cent à 43,62 USD, dans les échanges matinaux. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 20 cents à 43,84 USD. Même son de cloche du côté des marchés européens. Vers 11H00 GMT (12H00 HEC), le Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 69 cents sur l'InterContinental Exchange de Londres, par rapport à la clôture de la veille, à 44,33 dollars le baril. A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en avril prenait 1,10 dollar à 44,71 dollars. Le dollar reculait nettement face aux autres devises, avant la publication du taux de chômage en février aux Etats-Unis, ce qui, en retour, offrait aux investisseurs la possibilité d'acheter davantage de pétrole, matière première vendue dans cette devise. Par ailleurs, un rapport du cabinet britannique “Oil Movement” a confirmé que l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) continuait à réduire sa production pour appliquer ses nouveaux quotas. “Les dernières estimations sur les cargaisons pétrolières de l'Opep (...) montrent que le déclin se poursuit”, note ce rapport. Ce “tanker tracker” produit des estimations sur la production d'or noir chez les producteurs, en surveillant l'activité des superpétroliers dans les ports. Toutefois, poursuit Oil Movements, au rythme où baissent les exportations, l'Opep ne devrait atteindre ses nouveaux quotas qu'au prochain trimestre. L'Opep s'est engagée à retirer 4,2 millions de barils fin 2008 (par rapport à son niveau de production de septembre dernier) et ses membres semblent avoir appliqué, avec une discipline bien plus rigoureuse que par le passé, les baisses de production qui leur étaient demandées. Les cours du pétrole continuaient ainsi à jouer au yoyo, comme ils l'ont fait toute la semaine, ballottés entre les mauvaises nouvelles macroéconomiques d'un côté, les espoirs de relance grâce aux mesures des gouvernement et le rééquilibrage du marché grâce aux efforts de l'Opep de l'autre. Ainsi, après une chute de 10% des prix, lundi, les cours ont regagné le terrain perdu mardi et mercredi et ils ont à nouveau fini en baisse jeudi. Dans l'ensemble, une tendance au raffermissement des prix semble se dessiner au fil des jours. Phénomène nouveau, l'écart entre le pétrole Brent de Londres et le “WTI” de New York, qui avait atteint depuis le début de l'année des niveaux record, s'est fortement réduit cette semaine. Or, cet écart (qui avait dépassé 10 dollars en février) avait incité les investisseurs à jouer la baisse à New York, ce qui avait, en retour, aggravé la chute des prix. “Le pétrole à New York ne s'échange maintenant que 3% sous le prix du Brent”, observaient ainsi les analystes du cabinet viennois JBC Energy. Autre signe en faveur d'un redressement des prix, le pétrole semble se détacher un peu des tendances des marchés d'action auxquelles il avait fortement adhéré. “Les prix du pétrole semblent prendre de l'autonomie par rapport aux marchés action”, notait ainsi Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix. Enfin, à l'approche de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le 15 mars, le scénario d'une nouvelle réduction de l'offre du cartel contribue à soutenir les prix. “La réunion de l'Opep se tient dans un peu plus d'une semaine (le 15 mars, ndlr), et avec elle la possibilité que l'Organisation réduise davantage sa production pour soutenir les cours”, ont rappelé les analystes du cabinet britannique John Hall. Isma B