Victime collatérale de l'agression israélienne contre Ghaza, l'Union pour la Méditerranée, projet-phare du Président français, est gelée, les pays arabes refusent de s'asseoir autour d'une table avec les dirigeants israéliens. C'est dans cette logique que le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a affirmé, jeudi, à Alger, que l'agression israélienne contre la population palestinienne de Ghaza n'encourage pas la reprise de la discussion au sein de l'Union pour la Méditerranée (UPM) avant que les choses ne "soient clarifiées" concernant la position de tous les pays membres. "Nous avons eu l'occasion, lors de la dernière réunion des 5+5, tenue récemment à Cordoue en Espagne, d'évoquer plusieurs sujets, celui de l'UPM en particulier, sous l'angle politique marqué par la douleur de l'agression israélienne sur Ghaza et qui n'encourage pas certainement la reprise de la discussion sans que beaucoup de choses ne soient clarifiées", a déclaré à l'APS M. Medelci en marge d'une rencontre sur les préparatifs du Festival culturel panafricain. Selon le ministre, cette tendance a été quelque part, confirmée par la position des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui, eux-mêmes, ont souhaité cette clarification avant toute reprise de négociations avec le pays agresseur (Israël). "Il n'en demeure pas moins que la question de Ghaza reste, aujourd'hui, au centre de nos préoccupations, et c'est-là un sentiment partagé par tous les pays qui ont participé à la dernière réunion des 5+5", a-t-il poursuivi. Il est nécessaire de rappeler, dans ce contexte, que l'agression sioniste contre Ghaza n'a pas fait que refroidir les relations entre l'Europe et les pays arabes, elle a causé une fracture au sein de la communauté des Etats arabes. Il y a ceux parmi les pays arabes tels l'Algérie et l'Egypte qui ont décidé de geler toute action ou participation dans les rencontres programmées de l'UPM. D'autres pays comme la Jordanie et le Maroc, de concert avec le Parlement européen (PE), estiment qu'il ne faut rien changer aux plan et calendrier de l'UPM. Au cours de la réunion des 5+5, les ministres ont également abordé l'UPM "sous un angle technique", a précisé M. Medelci, soulignant que "nous sommes membres de l'UPM et, de ce fait, nous continuerons à nous intéresser à la mise en oeuvre de ses structures, notamment son secrétariat général". Le ministre a estimé que cet aspect "est plus facile à gérer", ajoutant que "dans les prochaines semaines, nous aurons constaté que les capacités d'accueil et de travail de l'UPM seront progressivement mises en place". Interrogé, par ailleurs, sur le sommet des pays du Sahel qui devait se tenir à Bamako avant d'être reporté, M. Medelci a indiqué qu'aucune date n'a été encore fixée, ajoutant que les choses "vont se clarifier assez rapidement". Revenant sur la réunion ministérielle préparatoire à ce sommet, qui s'est tenue en novembre dernier dans la capitale malienne, M. Medelci a insisté sur la nécessité de donner "un contenu plus substantiel à la coopération entre les pays du Sahel, sur le plan du développement économique et social des populations concernées et faire, en même temps, à ce que ces populations vivent dans la paix et la sécurité". Zohir M.