Le conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, mercredi à Tunis, la stratégie de gestion des risques climatiques et d'adaptation, permettant ainsi sa mise en œuvre. L'élaboration de la stratégie a été déterminée par l'idée que l'Afrique est plus vulnérable au changement et à la variabilité climatiques. Les experts prévoient que toutes les sous-régions du continent connaîtront une hausse de température, probablement plus élevée que la moyenne annuelle du réchauffement à l'échelle mondiale. Dans le même temps, la plus grande partie de l'Afrique devrait enregistrer une baisse de la pluviométrie annuelle moyenne ainsi qu'une aggravation de l'aridité et de la sècheresse. La baisse des précipitations et la hausse de la température risquent probablement de provoquer un assèchement climatique et une accentuation de l'aridité dans une partie encore plus grande du continent. A travers l'Union africaine et plusieurs conférences des ministres sectorielles, les leaders africains sont devenus de plus en plus conscients des défis de développement posés par le changement climatique et ils considèrent le redressement de ses impacts négatifs sur le continent comme une priorité. Les investissements dans des projets à l'épreuve du climat prévoient des mesures pour s'assurer que les actions de développement sont protégées des effets négatifs du changement et de la variabilité climatiques et des phénomènes extrêmes, et que des stratégies de développement sans effets sur le climat sont adoptées afin de retarder et d'atténuer les conséquences néfastes du changement climatique. Etant donné que le changement climatique est une notion nouvelle dans la plupart des PMR, il importe d'appuyer l'adoption de politiques à même de répondre aux risques nouveaux liés au changement climatique et de renforcer les réformes juridiques et réglementaires afin d'instaurer un environnement propice à l'adaptation et à la gestion des risques climatiques. L'absence de données sur le climat et la faiblesse des capacités africaines en matière d'intégration du changement climatique constituent une contrainte de taille pour la gestion des risques climatiques. La BAD utilisera, en tant que de besoin, toutes les ressources financières disponibles à l'échelle mondiale ainsi que ses guichets d'investissement pour prendre en charge les activités liées à la stratégie CRMA dans le cadre de ses opérations. La stratégie sera mise en œuvre par l'Unité du genre, du changement climatique et du développement durable (OSUS). Elle sera intégrée dans les opérations de la Banque et reflétée dans le Document de stratégie pays (DSP) ainsi que dans les cadres de stratégie régionaux qui définissent les priorités opérationnelles des pays membres et des sous-régions. Ouzna Mesroua