Les participants au 2ème colloque international sur "L'identité arabo-islamique d'Oran et les cultures méditerranéennes" ont appelé à Oran à l'élaboration d'une encyclopédie scientifique sur cette ville renfermant des recherches susceptibles de préserver la mémoire collective. Le directeur de la culture islamique auprès du ministère des Affaires religieuses et des wakfs, M Abdelaziz Rasmal, a mis l'accent, à l'ouverture des travaux de cette rencontre de deux jours, sur la nécessité de développer et d'étendre le champ des recherches scientifiques traitant des prolongements culturels maghrébins et méditerranéens de l'histoire de cette ville "qui a donné naissance à d'illustres savants précurseurs d'actions de lutte contre l'obscurantisme". La ville d'Oran "fut de tout temps, le berceau de civilisations diverses qui se sont succédées dans la région du bassin méditerranéen, au regard de sa position géostratégique et sa proximité avec l'Andalousie", a-t-il souligné. Ceci, l'a exposé, a-t-il ajouté, aux "tentatives d'évangélisation et de diffusion de cultures étrangères à l'identité de son peuple jusqu'à la colonisation espagnole qui a duré plus de trois siècles". Le docteur Mohammed Tayebi, de l'université d'Oran, a axé son intervention intitulée "Le soufisme de résistance en Algérie et les mutations géostratégiques au niveau du bassin méditerranéen", sur la carte occidentale élaborée sous l'empire espagnol dans sa conquête, pour étouffer l'identité arabo-musulmane de la rive sud de la méditerranée. L'intervenant a expliqué également les formes et les instruments de communication culturelle entre les deux rives de la méditerranée mis en place pour propager le christianisme dans la partie occidentale musulmane, et précisément, dans les grandes métropoles telle qu'Oran, "pour s'en servir comme zones d'influence devant les aider à s'introduire à l'intérieur des autres régions". Le docteur Tayebi a également évoqué le rôle des savants dans la résistance culturelle, rôle ayant pour but de préserver l'identité musulmane tout en mettant en exergue, le rôle des savants soufis qui ont semé l'esprit de résistance culturelle, par le biais de leurs recherches et la communication avec les autres contrées musulmanes. A travers une lecture de l'ouvrage " L'armée et l'embuscade à celui qui accuse d'impiété les musulmans" d'Ibn Joumaa El Ouahrani, le professeur et chercheur marocain Idriss Makboul, a fait une lecture analytique des oeuvres scientifiques des savants ayant marqué l'histoire de cette cité, lesquels, a-t-il dit, "ont concilié entre la culture arabo-musulmane qui distingue la rive sud de la méditerranée et les cultures universelles". Cet ouvrage, a-t-il soutenu, reflète le courant culturel des savants de la ville d'Oran incarnant la pensée libérale faisant l'apologie de la culture de communication avec les autres en privilégiant le dialogue humain pacifiste. Cette rencontre scientifique internationale, deuxième du genre, a enregistré la participation d'une pléiade de chercheurs venus des différentes universités du pays ainsi que des invités du Maroc, Tunisie, et de l' Espagne. Cette rencontre a pour objectif, selon le responsable du comité d'organisation, de faire connaître les savants d'Oran et leurs oeuvres et faire la lumière sur les diverses époques de rayonnement scientifique et culturelle de cette ville. Au programme de ce colloque, figure une quarantaine de communications et des visites touristiques guidées vers les sites historiques de la capitale de l'ouest. R.R