Nul n'ignore que l'âge d'or de l'Islam s'est étalé de Baghdad à Samarcande en passant par Damas, Le Caire et bien sûr l'Andalousie… C'était au VIIIe siècle que débutait, exactement, à Baghdad la frénésie pour la connaissance, toutes les connaissances et le savoir. C'est alors que le fils de Haroun El Rachid, qui s'appelait El Maamoun, décida de construire Dar El Hikma, (La Maison de Sagesse), où étaient regroupés tout les philosophes, les poètes, les scientifiques de son époque. Ils vivaient dans l'opulence, et tout ce qu'on leur demandait c'était de faire avancer l'optique, la philosophie, la médecine, les mathématiques en s'appuyant sur les réalisations ainsi que les trouvailles des savants grecs. L'Occident n'était alors qu'un désert d'ignorance… Un projet de réalisation d'une Encyclopédie des savants et hommes de lettres arabes et musulmans est né en 1998. Depuis cette date et sous l'égide de l'organisation de la Ligue arabe pour l'éducation, les sciences et la culture (ALESCO), quelque 3 000 chercheurs représentant plus d'une centaine d'universités africaines, arabes et musulmanes, œuvrent à l'élaboration de cette Encyclopédie qui devra contenir 50 tomes. Dix-sept tomes sur les cinquante prévus qui constitueront la future Encyclopédie, " ont déjà été réalisés et édités" a indiqué samedi à l'APS, le directeur de l'Encyclopédie et représentant de l'ALESCO, le Dr Mohamed Salah El Djabiri. "Le parachèvement de toute l'œuvre est prévu dans les quatre années à venir ", a encore souligné le Dr El Djabiri, en marge de la conférence internationale de Constantine consacrée à ce thème. Intervenant au début des travaux de cette rencontre, tenue à la salle de conférence " du nouveau " Centre national de recherche en biotechnologie de la nouvelle ville Ali Mendjeli (Constantine), El Djabiri a précisé que ce jalon du savoir et de la connaissance, édité dans la capitale libanaise, Beyrouth, vient occuper le vide dont souffre le monde arabo-musulman et enrichir sa bibliothèque. L'élaboration de cette Encyclopédie, servira, non seulement, de " référence fiable, objective et complète aux étudiants et aux chercheurs, mais sera également un repère à même de contribuer, dans une large mesure, à propager la connaissance universelle et renforcer davantage l'élan civilisateur dans le monde ", a indiqué le Pr Abdelhamid Djekoun, recteur de l'université Mentouri, initiatrice de cette conférence internationale avec le concours de l'ALESCO. La conception de cette œuvre scientifique d'envergure, est confiée à un comité scientifique formé, notamment des docteurs Mohamed Salah El Djabiri, directeur de l'encyclopédie (Tunisie), Abdelkader El Mehiri de l'université Mennouba (Tunisie), Ertugrul Boynukalin de Turquie, Mohamed Saïd Salhia de l'université El Yarmouk de Jordanie et Saad Lakhmissi de l'université Mentouri, tous présents à la conférence de Constantine. L'élaboration de cet immense chantier éditorial permettra à coup sûr d'approcher davantage les réalisations des savants arabo- musulmans, qui n'ont cessé, durant toute leur existence, de contempler le monde, de traduire les travaux des Grecs et d'initier des découvertes qui ont fait avancer non seulement la géométrie, mais aussi la médecine et l'optique. Les noms d'El Khawarizmi, d'Avérroès, d'Avicenne témoignent, à eux seuls, de l'extraordinaire floraison de la connaissance à l'époque de l'âge d'or de l'Islam.