Aujourd'hui, le processus de globalisation et ses implications économiques a imposé de nouvelles règles de commerce et d'échanges adossés à des standards internationaux. En Algérie, le rôle marginal accordé à l'organisation des marchés des produits agricoles est attesté par le fait que le dernier recensement général de l'agriculture (RGA), opération de recensement réalisée avec le concours de la FAO et ayant mobilisé plus de 8000 agents à travers l'ensemble du territoire national durant le mois de juillet 2001, ne mentionne même pas ces infrastructures de commerce qui demeurent les instruments importants et indispensables dans la régulation des flux physiques de toute activité agricole. Selon le bureau d'étude Greedal l'actuelle configuration de l'organisation des produits agricoles conditionne négativement le processus de régénération du capital favorisant le désinvestissement du travail par l'absence des exigences normatives. Une organisation efficace des circuits de commercialisation est seule à même de renforcer les assises des exploitations agricoles qui permettront l'intégration progressive de l'Algérie agricole dans la nouvelle économie agroalimentaire mondiale qui se dessine progressivement. Selon la même source, la déstructuration des marchés de gros a contribué à déréguler les fonctions de commercialisation et à accentuer le déclin de l'agriculture. Cette situation contraste fortement avec les conditions qui prévalaient antérieurement au lendemain de l'indépendance lorsque ces marchés étaient institutionnellement de véritables instruments d'approvisionnement, de régulation et de contrôle de la qualité des produits en l'amont et en l'aval de la production agricole. Les structures commerciales agricoles actuelles, évoluant à la lisière de l'économie informelle, ne peuvent prétendre à aider aux placements et à la promotion des produits agricoles locaux face à une concurrence exacerbée.. Ce constat milite en faveur d'une réflexion sérieuse, en concertation avec les principaux acteurs, quant aux modes d'organisation et de fonctionnement des circuits de commercialisation des produits agricoles qui soient conformes aux normes internationales admises. C'est à travers des mécanismes du commerce agricole, à instituer, que les assises économiques de l'agriculture s'en trouveront renforcées face aux perspectives imminentes d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Ce qui obligera les pouvoirs publics à combattre les marchés parallèles. A souligner à ce propos que le marché des fruits et légumes en Algérie reste dominé par le marché parallèle où sont écoulés 60% des 8,5 millions de tonnes disponibles sur le marché national. Environ 5,5 millions de tonnes ne passent pas ainsi par ces infrastructures. Elles sont écoulées soit sur le marché parallèle, soit directement aux collectivités ou aux industries de transformation. Or, les marchés de gros de fruits et légumes constituent des espaces privilégiés pour organiser les flux physiques et la régulation des prix sur le marché national. L'Algérie ne dispose que de 42 marchés de gros opérationnels et 9 sont en projet. Sur ces 42 structures, 3 seulement peuvent être considérées comme des marchés de gros. Il s'agit de celui de Hattatba, de Mostaganem et celui de Constantine. Ces marchés demeurent insuffisants si l'on veut couvrir et organiser le maillage de tout le territoire national. Dalila B.