Perte de la valeur des bons de Trésor algériens déposés à l'étranger, évolution du dollar Le débat autour de la gestion des réserves de change resurgit à la faveur de la publication du dernier rapport de conjoncture de la Banque d'Algérie. Il est utile de rappeler, dans ce sens, que la Banque centrale a indiqué, samedi, que les réserves de change de l'Algérie se sont élevées à près de 143,102 milliards de dollars à la fin du mois de décembre 2008, contre 110,18 milliards de dollars à la fin 2007, précisant qu'en l'intervalle d'une année, le matelas de devises de l'Algérie a donc augmenté de près de 33 milliards de dollars. Mais au-delà de l'importance de la croissance de nos réserves, c'est la gestion de ce confortable matelas financier qui fait débat. Ainsi, le professeur Abderrahmane Mebtoul a estimé que même si l'essentiel des réserves, soit 70 %, est placé en titres souverains, une partie de ces mêmes réserves, soit de 20 à 30%, est placée dans des banques de haut rang dites AAA, lesquelles banques sont en difficulté. Chose qui pousse l'expert à s'interroger sur le devenir de ces placements. Au-delà de cette question, M. Mebtoul a tenu à mettre en avant le double risque de dépréciation qui guette nos placements en titres souverains. Il s'agit, en premier lieu, de la dépréciation du dollar, devise dominant les réserves, même si la Banque d'Algérie a entrepris une opération de diversification des placements en faveur de l'euro.En second lieu, l'expert met en exergue le risque de dépréciation des bons du Trésor américain. Ainsi, «une étude financière réalisée par Bloomberg en date du 08 mai 2009 concernant les bons du Trésor confirme les risques de dépréciation des bons du Trésor du fait qu'en date du 08 mai 2009 la Fed a acheté pour 590 milliards USD d'obligations et que le prix des bons de Trésor américain a baissé sensiblement», indique l'expert. Par ailleurs, avec des taux d'intérêts directeurs allant vers zéro et compte tenu de l'inflation mondiale, l'expert met en doute la rentabilité et le rendement réel des placements des réserves de change de l'Algérie à l'étranger. Abondant dans le même sens, notre confrère El Khabar a indiqué, dans sa dernière livraison, que «le rendement des réserves de change algériennes a reculé entre la fin de l'année 2007 et le début de l'année 2009, suite à la crise financière mondiale et ce même s'ils ont continué à se développer, puisqu'il est apparu que la valeur des réserves avait atteint 100.18 milliards de dollars à la fin de l'année 2007 et qu'elle avait augmenté à 123.46 milliards de dollars durant le premier trimestre 2008 soit de plus de 13 milliards de dollars en l'espace de trois mois, puis elle avait continué à grimper à 133.24 milliards de dollars mais avec un rendement moins important soit moins de 10 milliards de dollars durant le deuxième trimestre 2008». Samira G