Le Forum interprofessionnel de la filière avicole (FIFAVIC), s'est tenu, jeudi, au Palais des expositions Pins Maritimes, en marge du Salon international de l'élevage et du machinisme agricole. Une rencontre-débat autour de l'organisation interprofessionnelle de la filière avicole en Algérie a été présidée par le Dr Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, où les différents acteurs de la filière sont intervenus, à travers des suggestions et des propositions, afin de faire sortir la filière avicole de sa crise actuelle. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé la mise en place d'un observatoire interprofessionnel pour la filière avicole. "La collaboration des acteurs activant dans la filière aviculture, producteurs, transformateurs, importateurs et chercheurs est une nécessité", a souligné Benaïssa. Par ailleurs, le ministre a confirmé l'engagement des pouvoirs publics concernant les soutiens financiers directs ou indirects, et d'assurer un accompagnement pour les investisseurs, à condition que les dépenses soient rentabilisées. En effet, le défi d'augmenter la production est lancé, ce qui n'est pas facile à réaliser. Par contre, les spécialistes de la question estiment que l'Algérie a le potentiel de doubler et même de tripler sa production, et le marché algérien est assez vaste pour accueillir tous types d'offres en la matière, sans être obligé d'éliminer les importations ni de limiter le taux de production des producteurs nationaux. Les professionnels de la filière avicole ont relevé l'absence de régulation de la part de l'Etat. Dans ce contexte, le président de l' ANFA, M. Mokrane Mezouane, estime que l'absence de régulation et de contrôle, combinée à des infrastructures défaillantes et un manque de formation des acteurs de la filière, ont conduit à une perte de 40% de la productivité. Selon les responsables de la filière animale au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, 30% seulement de la production nationale actuelle de poulet de chair, qui varient entre 340.000 et 400.000 tonnes/an, soit 10 à 12 kilos/an/habitant, sont contrôlés au niveau des centres d'abattage. La forte dépendance de la filière avicole des importations a été également soulevée par les producteurs qui estiment que 90% de l'aliment avicole sont actuellement importés. Cette dépendance du marché extérieur influe sur les prix des produits avicoles, qui ont enregistré une forte hausse depuis la fin 2008. Pour cela, les participants ont suggéré de cultiver le maïs et le soja en Algérie, vu le climat favorable, car ils sont bien convaincus que la filière avicole ne sortira jamais de sa crise si on continue à travailler hors sol. La mise à niveau des élevages et l'équipement sont nécessaires à la relance de cette filière, ont proposé d'autres intervenants. Concernant la réduction de la TVA, le ministre, persuadé que cela ne fera pas aboutir la filière avicole a décidé de maintenir le taux de 17%. Ouzna Mesroua