Filière lait et filière avicole, deux activités professionnelles qui font couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Leurs productions respectives restent très en deçà des besoins de la consommation nationale. Si, pour la première, la panacée est toute trouvée : importer en grandes quantités la poudre de lait dans l'attente que les dernières mesures incitatives à la production portent leurs fruits, chez la seconde, son atomisation a fait plus de mal que de bien et à un degré tel qu'elle ne peut plus résister aux aléas auxquels elle fait face. Des états des lieux longuement débattus par les principaux acteurs de ces filières agricoles lors d'une rencontre avec les médias, organisée hier à la Safex par la fondation «Filaha Innove». Dans son intervention, M. Soukhal, président du conseil d'administration de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) a mis en exergue la batterie de mesures décidées par les pouvoirs publics pour augmenter la production nationale de lait. Des mesures qui, selon ce responsable, concernent tous les maillons de la chaîne de production. «Un montant qui démontre tout l'intérêt que portent les pouvoirs publics à la filière lait » a lancé Soukhal. Toujours a propos du soutien accordé au secteur, M. Ladjaj, responsable de la production animale auprès du ministère de l'Agriculture, dira : «Tous les facteurs entrant dans l'accroissement de la productivité sont pris en compte et sont sujets à un soutien financier.» On peut citer par exemple la contribution de l'Etat à hauteur de 25% du prix d'achat d'une génisse. Ce dernier a aussi rappelé que l'un des objectifs de l'ONIL est d'arriver à des collectes de lait cru de plus en plus importantes en volume, «si l'on veut réduire sensiblement notre facture d'importation en lait en poudre», a signifié M. Ladjaj. Suite à cette intervention, M. Benchakour, en sa qualité de président du comité interprofessionnel du lait, a donné son avis pour augmenter la production de lait cru. «Commençons d'abord à donner des assurances aux producteurs pour qu'ils puissent mieux s'investir dans leur créneau», a avancé M. Benchakour. Et d'arguer : «Nous sommes agressés par les transformateurs de poudre de lait. Il faut que les pouvoirs publics mettent en place un mécanisme qui puisse gérer l'entrée de la poudre de lait en Algérie.» En ce qui concerne les interventions sur la filière avicole, les chiffres avancés par M. Mezouane, président de l'Association nationale des aviculteurs, résument la trop grande fragilité de cette filière. Et pour preuve, «les pertes de production ont atteint les 40%, ce qui ne fait qu'aggraver le prix de revient à la production». M. Mezouane a fait savoir que la filière a grand besoin de la mise en place d'un système de régulation. Il expliquera : «Les prix oscillent entre 100 et 200 DA, c'est pourquoi il y a urgence en période de grande offre sur le marché de stocker les excédents de production éventuels et de les écouler en période de forte demande pour éviter les fluctuations des prix.». Le président de l'ANFA s'est aussi étonné que sa filière ne soit pas prise en charge comme d'autres filières ou du moins ne connaisse pas des mesures incitatives à la production au moment où le secteur de l'aviculture fournit au pays 60% des protéines blanches. Pour sauver la filière, il s'agira, selon M. Mezouane, de mettre à niveau les outils de production, notamment les bâtiments d'élevage et aussi de mettre à la disposition des aviculteurs des aliments de meilleure qualité. Rappelons que la fondation Filaha Inove va organiser un forum pour chacune de ces filières, le «Fifavic» et le «Fiplait» en marge de la 9ème édition internationale de l'élevage et du machinisme agricole qui se tiendra du 12 au 15 mai 2009 au palais des Expositions des Pins Maritimes (Alger). Z. A.