La coopération énergétique algéro-argentine revient au-devant de la scène à la faveur de la visite du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, dans ce pays d'Amérique latine. Invité du ministre argentin de la Planification, des Investissements publics et des Services, M. Julio De Vido, M. Khelil, qui est accompagné d'une délégation composée de responsables de son ministère, du Commissariat national à l'énergie atomique (Comena) ainsi que de Sonatrach et de Ferphos, aura à se pencher six jours durant sur le développement et le renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines de l'énergie et des mines, notamment pour la recherche, la production et la commercialisation des hydrocarbures, le phosphate ainsi que l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Il est utile de noter dans ce sens que pour ce qui concerne le gaz, Sonatrach s'est déjà engagée à approvisionner la compagnie argentine ENARSA sur le marché spot avec des quantités de 140.000 m3 à compter de juillet 2008. L'Algérie a également manifesté sa disponibilité à vendre du phosphate selon la demande de la partie argentine. S'agissant du développement et de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, la coopération dans ce domaine, régie par l'accord de 1985, a connu un développement significatif, à travers la réalisation de projets relatifs à la mise à jour du réacteur Nour (à Draria), à l'extension de l'Unité de développement des éléments combustibles (UCDE) et à la mise en place d'un laboratoire de radio-isotopes. Aussi, et lors de la visite effectuée par la Présidente argentine, Mme Cristina Fernandez de Kirchner, en novembre dernier à Alger, plusieurs accords avaient été signés dont celui de la coopération pour le développement et l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Les deux pays ont également convenu de mettre en place un laboratoire de radio-isotopes, et d'étendre l'Unité de développement des éléments combustibles (UCDE). Il faut savoir que l'accord signé entre l'Algérie et l'Argentine intervient après celui conclu avec la France, la Chine, la Russie et l'Afrique du Sud.L'Algérie nourrit de grandes ambitions en ce qui concerne le développement de l'énergie nucléaire à des fins civiles. L'objectif est de disposer dans dix ans d'une centrale nucléaire dédiée à l'électricité. La construction de cette centrale devra intervenir après l'adoption, prévue par le gouvernement, du projet de loi sur l'énergie nucléaire. Le potentiel de l'Algérie d'uranium est estimé à quelque 30.000 tonnes concentrées essentiellement dans l'extrême sud de l'Algérie, demeure sous-exploré et nécessite un renforcement de l'activité minière amont. L'agence gouvernementale Comena gère les deux réacteurs existants en Algérie (Draria et Aïn Oussara) et ce, sous la garantie de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) qui les inspecte régulièrement. L'Algérie a signé, en janvier 2005, le traité de non-prolifération nucléaire, adopté en juillet 1968. A rappeler que la coopération avec l'AIEA s'est développée après la création, en 1982, du Haut commissariat aux énergies nouvelles. L'AIEA, dont l'Algérie est membre depuis 1963, avait financé, dans les années 1980, l'acquisition d'équipements et la formation de plusieurs centaines de chercheurs et techniciens dans le domaine du nucléaire. Synthèse Samira G.