Djebbour Abdelmadjid, le lauréat de la neuvième édition du Festival international du film amazigh qui s'est tenue en janvier dernier à Sidi Bel-Abbès, donnera le premier coup de manivelle de son prochain film, "Le rêve mortel " à Ghazaouet (Tlemcen). Le film largement inspiré du phénomène africain des harraga sera tourné en juin prochain dans cette ville côtière de l'ouest du pays. Le réalisateur peu connu a déjà paraphé deux documentaires dont l'un traite des nattes des Beni Snous, et un scénario sur le Tapis à Tlemcen. Rien de scandaleux, il faut l'avouer, et même dans ce prochain film au petit budget de 40 millions de dinars, il s'agirait de dissuader comme le veut la voix officielle les jeunes à griller leur avenir dans ces voyages qui portent leurs faux espoirs.Selon Djebbour, qui sera assisté par Ahmed Chahata, cette œuvre de fiction vise à faire prendre conscience aux jeunes, du danger de ces aventures aléatoires qui prennent la tournure d'un " rêve mortel ".Présentant son film comme " un message destiné à la jeunesse", le réalisateur rassure que l'avenir " est en Algérie et non pas ailleurs".Ce message porteur d'espoir est, dans le film, illustré par des séquences montrant les grands projets réalisés en Algérie, et d'autres mettant en valeur la beauté du pays, et que " le cap 340 degrés (Ghazaouet-Almeria) n'a jamais conduit " à un quelconque pays présumé féerique.Mais la beauté suffit -elle à un jeune pour vivre ? Apparemment oui, puisque le réalisateur le dit. Le scénario de ce film relate l'histoire d'un jeune diplômé qui, faute d'emploi, pense à s'aventurer sous d'autres cieux. Malgré les conseils avisés de son ami, un coiffeur, et les avertissements de sa mère, le jeune universitaire prend la décision de s'aventurer vers un présumé eldorado. C'est au port de Ghazaouet qu'il s'en remet à un passeur pour la traversée de la Méditerranée, à bord d'une barque, sans la moindre sécurité, en compagnie d'autres " harraga ". Le noeud de ce récit se trouve dans le déchaînement brutal de la grande bleue qui ne laisse aucune chance à cette embarcation de fortune qui finit par sombrer. Avant de mourir, l'étudiant avait écrit un message que sa mère aura retrouvé dans une bouteille vide rejetée par les vagues. Sous le choc, la mère meurt subitement à son tour. La distribution est déjà bouclée et les spectateurs pourront revoir des noms Bahia Rachedi, dans le rôle de la mère, Adjaïmi, Bouchra, Nawel Zaâtar, Kamel Bouakkaz, Mourad Khan. Les harraga un phénomène africain qui a son lot de deuils et d'anecdotes intéresse de plus en plus le réalisateurs comme c'était le cas d'ailleurs du terrorisme et de l'intégrisme vers la fin des années 90. Merzak Allouache qui avait signé une commande, "Alger Beyrouth " qui s'est avéré être un flop a dû boucler son film, " Tamanrasset " sur les harraga, une autre commande des télévisions françaises. Il n'y a pas que lui puisque le jeune Tarik Teguia qui vit en France a paraphé un autre film sur le sujet, " Rouma wala N'touma " (Rome plutot que vous), idem pour Moussa Haddad et Djaâfar Gassem qui se disputent les anecdotes et misent énormément sur les histoires racontées dans la presse arabophone, grande consommatrice de ce fléau. Mais au-delà du phénomène lui-même, le harrag a touché le cinéma indirectement il y a plusieurs années et surtout après, au début des violences en Algérie. Par Rebouh H