Le président russe Dmitri Medvedev a réaffirmé vendredi à Khabarovsk le ferme engagement de Moscou en faveur de l'élaboration de nouveaux accords sur la sécurité énergétique à la place des anciens. "L'énergie n'est pas un champ de conflits: au contraire, c'est ce qui doit nous unir - la Russie et l'Union européenne-, c'est ce qui garantit le confort de millions d'Européens", a indiqué le chef de l'Etat russe lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet russo-européen. "Aussi l'énergie n'est-elle pas un problème, mais, au contraire, un grand atout", a-t-il ajouté. M.Medvedev a insisté sur un développement civilisé de la coopération énergétique, rappelant que ce n'était pas toujours le cas. "Nous l'avons constaté en début d'année", a-t-il dit. "Ainsi l'Ukraine, signataire de la Charte de l'Energie et des accords annexes, l'a foulée aux pieds", a rappelé le président russe en allusion à la crise gazière courant janvier, qui avait privé de gaz un grand nombre de pays européens. "Cela signifie qu'il nous faut de nouveaux outils, des responsabilités, et un arbitrage, afin d'éviter de recourir à chaque fois à un règlement politique", a-t-il souligné. La Charte de l'Energie a été adoptée en 1991, à la fin de la guerre froide, par 51 Etats pour faciliter la coopération dans le domaine de l'énergie avec les pays d'Europe de l'Est et de l'ex-URSS. Le traité sur la Charte, signé depuis 1994 par 49 pays et l'Union européenne, mais jamais ratifié par la Russie. Il vise, selon l'UE, à améliorer la sécurité des approvisionnements énergétiques et à optimiser la production, le transport et la distribution de l'énergie. L'Union européenne, qui importe un quart de son gaz de Russie, souhaite intégrer les grands principes de la Charte énergétique (transparence et réciprocité) dans le nouvel accord de coopération bilatéral en cours de négociation avec Moscou. Notons que la Russie et la Slovénie signeront un accord de coopération sur le gazoduc South Stream en juin prochain. "L'accord sera signé. A présent, les ministères des Finances mènent des consultations sur les questions fiscales", a indiqué le ministre slovène de l'Économie Matej Lahovnik à l'issue d'une réunion de la commission intergouvernementale russo-slovène pour la coopération économique, commerciale, scientifique et technique. Commentant la réalisation du projet de gazoduc concurrent Nabucco, lancé par l'Union européenne (UE), le ministre a émis des doutes sur le remplissage de ce tube. "L'UE le considère toujours comme un projet important. La question se pose de savoir s'il y aura assez de gaz pour le remplir", a-t-il noté. South Stream, un projet promu par Gazprom et Eni, fournira d'ici à 2016 du gaz russe vers l'Europe méridionale (pays des Balkans, Grèce, Italie, Hongrie, Autriche) sous les mers Noire et Adriatique en contournant l'Ukraine. Ce gazoduc, qui traversera le territoire slovène, est un projet stratégique pour la Slovénie, selon M.Lahovnik. Le 15 mai, le groupe gazier russe Gazprom a signé plusieurs documents sur la mise en oeuvre du projet South Stream avec les sociétés énergétiques bulgare, grecque et serbe, ainsi qu'une annexe au mémorandum de compréhension avec l'italien Eni, qui prévoit de "doubler la capacité de transport du secteur maritime du gazoduc South Stream, la portant de 31 à 63 milliards de mètres cubes de gaz par an". Le coût du projet est évalué à 8,6 milliards d'euros.