Le marché monétaire algérien est marqué par un excès de liquidités à caractère structurel. Selon les derniers chiffres communiqués par la Banque d'Algérie, l'encours de liquidité bancaire était de 2 597,8 milliards de dinars à fin décembre 2008, contre 2001,2 milliards de dinars fin 2007. Ainsi, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, a estimé récemment que le niveau des liquidités des banques à fin mars 2009 permet de soutenir la "poursuite de l'expansion des crédits à l'économie, notamment pour le financement des investissements productifs". Dans ce sens, la Banque d'Algérie a invité les banques à améliorer la gestion du risque de liquidité en relevant que le rôle de la politique monétaire dans la régulation du marché monétaire "doit être accompagné par un progrès de la part des banques quant à la gestion du risque de liquidités, sachant que la persistance du contexte d'excès de liquidité en Algérie contraste avec l'acuité de la crise de liquidités qui a été la première manifestation de la crise financière internationale dès 2007 ". Il faut rappeler que le gouverneur de la Banque d'Algérie a récemment annoncé la prochaine mise en place d'un nouveau système de surveillance de la solvabilité des banques opérant en Algérie. M. Laksaci a fait savoir qu'un nouveau système de "rating" des établissements bancaires sera mis en place au second semestre 2009. Et de préciser qu'il ne s'agira pas d'attribuer des notes aux banques mais d'évaluer leur solvabilité : "le renforcement de la régulation du système financier émergeant comme une priorité au niveau mondial". Ce système de rating s'ajoutera à l'affinement des "stress test" au cours du premier semestre 2009, ajoute-t-il. Les "stress test" sont des opérations de simulation qui permettent de mesurer les capacités des banques à résister à d'éventuels chocs. Aussi, la Banque d'Algérie "suivra de près l'évolution des risques, notamment la concentration des crédits, pour s'assurer du développement de crédits sains à l'économie". Notons aussi, que la décision de contrôler la solvabilité des banques s'inscrit dans le même sillage que celle prise par la Banque d'Algérie au mois de décembre dernier afin de quadrupler le capital minimum à l'agrément des banques et des établissements financiers. Ainsi, le capital minimum des banques et des succursales de banques passe de 2,5 milliards à 10 milliards DA (100 millions d'euros), tandis que le capital minimum des établissements financiers et des succursales d'établissements financiers passe de 500 millions de dinars à 3,5 milliards de dinars. Cette mesure a pour objectif de protéger les épargnants, tout en permettant aux banques de participer au financement de l'économie.