L'encours de la liquidité bancaire est monté à 2597,8 milliards de dinars à fin juin 2008 puis à 2845,9 milliards de dinars à fin décembre 2008, après un passage de 1146,9 milliards de dinars à fin décembre 2006 à 2001,2 milliards de dinars à fin 2007. Selon la Banque d'Algérie. La liquidité bancaire s'est accrue de 42,2 % en 2008, principalement au premier semestre, passant de 2001,18 milliards de dinars à fin décembre 2007 à 2845,95 milliards de dinars à fin décembre 2008, contre 74,48 % en 2007 et 56,68 % en 2006. L'encours de la liquidité bancaire n'était que de 732 milliards de dinars à fin décembre 2005. Ainsi, la ban que centrale indique sans son rapport annuel pour 200 que l'évolution macroéconomique des huit dernières années 2000- 2008 fait émerger la persistance de l'excès de l'épargne sur l'investissement en tant que caractéristique structurelle de l'économie nationale. Cet élément distinctif du cadre macroéconomique est confirmé par une position financière solide, élément d'une gestion macroéconomique saine qui a contribué à asseoir une résilience aux chocs externes. Dans le cadre de la conduite d'une gestion macroéconomique saine des surcroîts de ressources, la forte réduction de la dette publique extérieure inhérente à l'accélération des remboursements par anticipation en 2006, pour des montants substantiels, s'est même conjuguée avec une accumulation soutenue de ressources du fonds de régulation des recettes. Aussi, le parachèvement de la conduite soutenue de la stratégie de désendettement extérieur a débouché sur une accumulation plus importante des réserves officielles de change au cours des années 2007-2008, source principale de l'expansion monétaire. Selon la Banque d'Algérie, le trend haussier du niveau de la liquidité bancaire matérialise bien le caractère structurel de l'excès de liquidité sur le marché monétaire. D'où une progression de 29,81 % au premier semestre 2008 et 9,55 % au second semestre 2008, témoignant du ralentissement de l'expansion de l'excès de liquidité. Ainsi, le rôle de la politique monétaire dans la régulation du marché monétaire, ancré sur les prévisions de liquidité par la Banque d'Algérie, doit être accompagné par un progrès de la part des banques quant à la gestion du risque de liquidité, sachant que la persistance du contexte d'excès de liquidité en Algérie contraste avec l'acuité de la crise de liquidité qui a été la première manifestation de la crise financière internationale dès 2007. Il est également attendu que les banques poursuivent d'une manière plus résolue la nécessaire amélioration de l'évaluation, la gestion et la maîtrise des risques de crédits, vu l'acuité de cette question au niveau international. Cela est nécessaire pour une contribution effective des banques à l'amélioration de l'allocation des ressources financières dans l'économie nationale, ancrée sur un renforcement des fonds propres des banques. Aussi, le Conseil de la Monnaie et du Crédit a augmenté en décembre 2008 l'exigence en matière de capital minimum des banques et des établissements financiers. Pour sa part, la Banque d'Algérie a modernisé et consolidé, au quatrième trimestre 2008, le système de reporting mensuel des banques et des établissements financiers. Par ailleurs, Le contexte d'excès de liquidité structurel qui a prévalu pleinement en 2008 a fait que la politique monétaire a été conduite principalement au moyen de l'instrument reprises de liquidité, instrument de marché monétaire, ainsi que la facilité de dépôts rémunérés et ce, dans le but de rendre plus efficace le contrôle des agrégats monétaires avec un accent particulier sur l'agrégat base monétaire en tant qu'objectif d'ordre opérationnel. Dans ce même objectif, la Banque d'Algérie a intégré dans la prévision de l'excès de liquidités les plans de financements des investissements de certaines entreprises d'importance en partenariat notamment au moyen des "project financing". En effet, maintenir les agrégats monétaires sous contrôle reste un objectif avec une priorité relativement élevée. Isma B.