Les populations n'ont pas manqué de s'intéresser, ou du moins de prêter l'oreille, à l'annonce par un membre du gouvernement du lancement futur de la nouvelle stratégie industrielle. Cela avait intéressé d'abord ceux qui pensent que l'industrie ne peut procurer que des emplois durables, autant ceux qui sont directs que ceux qui sont indirects, à savoir la sous-traitance, et ceux qui pensent également que seule l'industrie peut réellement assurer le développement.La question qui ne manque pas de se poser est la suivante : pourquoi cela n'avait-il pas été un sujet de mobilisation, du gouvernement d'abord, et ensuite de tous ceux qui y voient un intérêt général ou un intérêt particulier ? Pourquoi, par exemple, l'UGTA avait-elle négligé de s'en saisir comme élément d'encouragement et d'espoir ? Nous apparaissons comme étant tout le temps en train d'étudier ou d'en expliquer le bien-fondé, alors qu'il est attendu le début de sa mise en œuvre. Dans les pays industrialisés qui mettent en œuvre une nouvelle politique industrielle pour se mettre au diapason de ce qui devait s'annoncer comme une dynamique de la croissance mondiale, il s'agit de rapprocher industriels, chercheurs et universitaires. Il est entendu que dans ces pays, les industriels existent, les chercheurs et les universitaires également en ce qui concerne les moyens mis à leur disposition pour mener à bien de telles missions. Dans ces pays, les grandes entreprises existent dans tous les domaines, et il est en plus admis, car démontré, que la croissance est liée en grande partie à l'innovation tandis que celle-ci est liée à une politique de recherche et de développement efficace. La compétitivité est donc elle-même liée à l'excellence laquelle dépend bien sûr de la qualité de la formation. En Algérie, on ne peut quand même pas dire qu'il n'y a pas de relations entre universités et entreprises. Seulement, personne, pas même les partis et les associations n'en font un phénomène d'investissement politique. Les candidats à la présidentielle ou aux législatives n'en font pas un thème de campagne électorale. On ne peut pas dire non plus qu'il n' a pas existé de grandes entreprises en Algérie, avant leur division pour en diminuer la taille. Des questions ne se sont pas posées en conséquence, à savoir quelle envergure est-elle ciblée pour cette stratégie, internationale, nationale ou locale ? Il est alors grand temps que la mise en œuvre commence. Par quoi commencer ? D'abord, quelle politique de formation ? Quelle politique de recherche et développement ? Comment organiser le pôle de compétitivité, autour de quoi et qu'y a-t-il pour le moment sur le terrain ? Quelle échéance fixer pour faire de notre pays un pays émergent ? Il va de soi que c'est l'Etat qui devrait inciter à la création d'entreprises capables de s'intégrer dans cette nouvelle stratégie, autant les entreprises publiques que les entreprises privées, mais serait-il possible de créer de telles entreprises quand on sait que celles qui existent dans le secteur privé ont une taille familiale ? N.B