Les fluctuations du taux de change deviennent de plus en plus fréquentes dans une conjoncture marquée par une crise financière mondiale aigue. Après une accalmie qui, finalement, n'a duré qu'un laps de temps, la devise européenne(l'euro) reprend sa tendance haussière en affichant, il y a deux jours, 1,4 dollar. Loin d'expliquer une appréciation de la monnaie des 27, cette situation est due exclusivement à un net fléchissement du billet vert (le dollar américain). En effet, le dollar a entamé une courbe régressive sans que les facteurs qui en sont à l'origine ne soient élucidés. Cette situation n'a pas manqué, d'ailleurs, d'avoir des répercussions presque immédiates sur l'Algérie. En effet, le recul de la valeur du dollar américain face au dinar algérien, est visible sur la mercuriale des taux de change, définie par la Banque d'Algérie. Sachant que la politique de change en Algérie est toujours basée sur un taux fixe, la valeur du dollar américain continuera à baisser face à la monnaie nationale, prédisent plusieurs observateurs et analystes. Echangé actuellement à environ 72 DA, tous les pronostics tablent sur un dollar américain à moins de 70 DA dans quelque temps, si la tendance actuelle s'inscrit dans la durée. En revanche, c'est la monnaie européenne qui prend des envolées particulières ces dernières semaines par rapport au dinar algérien. La hausse du taux de change de l'euro, entamée depuis quelques mois déjà n'arrive pas à s'estomper. Bien au contraire, elle ne fait que s'accentuer. Aux derniers taux enregistrés, hier, dans le circuit bancaire un euro dépasse le cap des 100 DA, ce qu'il faut, d'ailleurs, inscrire au registre des cas rares. Sur le marché parallèle, c'est la même tendance qui se confirme. Un euro est cédé à 124 ou 125 DA sur les principales places comme Port-Saïd ou Tizi Ouzou et Sétif, c'est-à-dire les milieux où l'euro est beaucoup plus demandé. En revanche, le dollar fait un pas en arrière face à la monnaie nationale même sur les Bourses parallèles en Algérie. En dehors du marché de change, il faut noter aussi que le recul du dollar américain a eu également un impact au niveau national et ce, lorsqu'on tient compte de l'appréciation des cours du brut sur le marché international. Le baril de pétrole a eu du mal à dépasser le seuil des 40 dollars pendant quelques mois, mais dès que le dollar américain a commencé à reculer, le baril de brut a amorcé une courbe ascendante. C'est, en tout cas, pour ce fait que les cours du brut commencent à franchir le cap des 60 dollars. Concernant le commerce extérieur, d'aucuns remarquent que cette fois-ci chez les importateurs il n'y a pas eu recours massif au dollar comme cela a toujours été de coutume dès que la valeur du billet vert s'estompe sur le marché de change. Cette exception, pour certains analystes, renseigne sur la récession qui touche sérieusement la zone dollar et c'est la raison pour laquelle les importateurs algériens refusent d'y recourir, le marché asiatique notamment et les pays du Golf. En conséquence, la flambée de l'euro ne fera qu'accentuer la facture des importations de l'Algérie et rééditer le scénario enregistré en 2008 si la zone euro continue à être la zone d'origine de la majorité des produits importés par l'Algérie (notamment les produits alimentaires et les biens d'équipement). M. Amani