Le schéma de cohérence urbaine (SCU) en cours d'élaboration à Bousaâda (M'sila) constitue "un instrument de réhabilitation culturelle et touristique pour cette ville", ont affirmé à M'sila des experts lors d'une journée d'étude sur ce thème. Les intervenants ont relevé que la première phase du SCU de Bousaâda, déjà lancée, concerne "la collecte de données et d'idées de la part des acteurs de la ville" en vue "d'élaborer une approche globale quant à son avenir sur le triple plan économique, social et culturel". Cet instrument conduira à terme à la création d'un comité directeur qui se chargera de l'exécution des quatre autres étapes du SCU, celui-ci devant permettre de "résorber progressivement les déficits engendrés par une croissance urbaine anarchique", selon un intervenant qui a notamment relevé que les quartiers construits sous l'occupation française, entre 1849 et 1874, ont marqué "une rupture avec le style architectural arabo-musulman propre à cette vieille cité oasis". Selon un responsable du bureau d'étude URBACO de statut public, dont le siège est Constantine, chargé de l'élaboration du SCU, le choix porté sur la daïra de Bousaâda s'explique par son "influence socio-économique sur les communes qui en dépendent" et par "sa situation au confluent de plusieurs routes nationales". Pour ce responsable, un SCU est en premier lieu, pour toute ville, un moyen de "rattrapage" des déficits urbanistiques, et "d'orientation" de sa future expansion urbaine. Les intervenants ont par ailleurs attribué l'expansion urbanistique incohérente et désordonnée de la ville de Bousaâda au "poids de l'exode rural" et au "non respect des paramètres écologiques". Les représentants d'associations présents à la rencontre ont attiré l'attention sur la situation du cours de oued Bousaâda, "transformé en canal d'eaux usées" et attribué la "perte de l'attrait touristique de la ville" à la "disparition quasi totale de ses vieilles oasis" et à l'effacement progressif de son cachet architectural original. R.R