La Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) a initié hier une rencontre regroupant les producteurs d'électricité et les auto-producteurs afin de les informer de l'évolution du cadre réglementaire, notamment du contenu des décrets d'application de la loi relative à l'électricité et à la distribution du gaz par canalisations. Cinq décrets exécutifs ont été publiés récemment (mois de novembre 2006) et ils ont fait l'objet d'exposés explicatifs de la part des membres de la Commission durant les travaux de la matinée. Les deux premiers décrets, qui sont les plus importants, fixent la procédure d'octroi des autorisations d'exploiter les installations de production d'électricité, d'une part et le cahier des charges relatif aux droits et obligations du producteur d'électricité d'autre part. Le troisième décret concerne les règles techniques de conception, d'exploitation et d'entretien du réseau de transport de l'électricité. Les quatrième et cinquième décrets fixent les règles techniques de conception, d'exploitation et d'entretien du réseau de transport de gaz, d'une part et des droits et obligations du gestionnaire du réseau de transport du gaz, d'autre part. Parmi les producteurs actuels d'électricité, on notait la présence de Sonelgaz, Kahrama, SKS Skikda ainsi que les futurs producteurs d'électricité que sont le groupe sidérurgique Mittal Steel Annaba et le groupe Cevital. Pour le président de la commission, Nadjib Othmane, la rencontre a été conçue pour « informer sur les évolutions du cadre réglementaire et sur la nécessité de se conformer à cette nouvelle réglementation dans la perspective de l'ouverture progressive de cette activité à la concurrence ». Lors du débat, le représentant de Mittal Steel a annoncé que son groupe allait réhabiliter les deux turbines à vapeur qui existent. Il faut rappeler que ces deux installations datent de la période de la SNS et qu'elles ont arrêté de fonctionner. Elles disposent d'un puissance de 25 MW chacune et elles devraient servir pour les besoins des installations industrielles du groupe. Le représentant du groupe a révélé le montant des factures pour le gaz et l'électricité. Pour le gaz, le groupe consomme pour l'équivalent de 40 millions de dinars par mois. Alors que la facture de l'électricité pour le mois de janvier s'est élevée à 180 millions de dinars. Le premier groupe va être réhabilité dans quelques jours, selon le responsable de Mittal Steel. Pour la CREG, le groupe Mittal pourrait avoir besoin d'une simple déclaration pour se conformer à la réglementation. L'autre projet privé est celui du groupe Cevital. Selon son patron, Issad Rabrab, dans quelques jours sera annoncé le lancement de son projet « Electricité » conçu surtout pour les besoins de ses installations industrielles à Béjaïa. Toutefois, le patron de Cevital a évoqué, récemment, deux projets de centrales électriques dont l'un de 17 MW. Plusieurs participants ont abordé le choix du type d'installation le mieux adapté. La question de l'environnement dans la libéralisation de la fonction de production de l'électricité fera l'objet de textes réglementaires qui seront publiés prochainement, selon la CREG. C'est la commission qui sera chargée du contrôle de l'application de la réglementation technique en matière d'hygiène, de sécurité et de protection de l'environnement dans l'activité de production de l'électricité. La publication des décrets débattus donne ainsi le coup d'envoi à l'application de la loi sur l'électricité qui a ouvert le secteur à l'investissement privé national et étranger.