Quelque 60 stations nucléaires y sont implantées et plus d'un tiers du trafic mondial des hydrocarbures la traverse. Il s'agit de la mer Méditerranéenne et le constat ici présenté renseigne sur l'ampleur des dangers que fait peser la pollution sur la Grande bleue. En conséquence, cette situation incite de plus en plus les spécialistes à tirer la sonnette d'alarme tout en mettant en garde contre les retombées fâcheuses de la multiplication des facteurs générateurs de pollution à travers cette mer. Ce sont donc 500 millions de tonnes d'hydrocarbures et 400 000 de tonnes de produits chimiques qui traversent annuellement la Méditerranée. La pollution urbaine a aussi atteint des proportions importantes sachant que les pays riverains y déversent chaque année plus de 21 millions de tonnes de déchets non traités, entre déchets urbains et eaux usées, a fait savoir le professeur Belhadji, tout en précisant que la pollution qui menace la Méditerranée est à 80% d'origine terrestre. Outre la pression démographique, il faut noter que les villes côtières accueillent annuellement plus de 700 millions de touristes, ce qui ne fait qu'aggraver la situation en conséquence. Pour ce qui est des côtes algériennes, le professeur fera état de près de 700 000 m3 d'eaux usées déversés dans la mer quotidiennement par plus de 300 points de rejet recensés le long du littoral algérien. Des déchets solides, (métaux, verre), sont aussi jetés inconsciemment en mer. Concernant les déchets industriels, il faut savoir que ce sont plutôt les petites fabriques et les PME qui se rendent coupables de ce genre de dépassements, contrairement aux grands complexes industriels qui font preuve de respect des normes environnementales. Le phénomène de pillage de sable, lui, menace 85% des plages algériennes à tel point qu'elles rétrécissent en moyenne de 0,3 à 10,4 mètres annuellement. Il est toutefois regrettable que la côte algérienne continue de subir autant d'agressions, émanant que ce soit des collectivités ou des citoyens, bien que le cadre juridique, pour la lutte contre la pollution et la préservation de l'environnement, existe bel et bien. Par ailleurs, près de 60 installations industrielles, en Algérie, sont classées à haut risque, selon un rapport du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. La gestion des risques ou des situations de crise, ainsi que la mise en conformité des équipements, reste, souvent, le parent pauvre des entreprises qui ignorent carrément le volet relatif à la sécurité industrielle, à l'exception du secteur des hydrocarbures qui mise sur la promotion, la formation et la certification des employés pour faire face aux aléas. En fait, même la stratégie industrielle ne met pas en relief la question de la sécurité industrielle alors que le progrès technologique, associé à l'urbanisation effrénée autour des installations dangereuses rend impératif la maîtrise du risque industriel. Cette situation explique, à elle seule, l'absence du segment lié au risque industriel du marché des assurances en Algérie au moment où ce dernier est évalué à plus de 500 millions d'euros, alors que l'assurance risque industriel ne représente que 30 % du secteur en question. M. Amani