Le facteur développement dans le règlement de la question de la migration était à l'ordre du jour, lundi à Alger, par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, et son homologue William Lacy Swing, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a entamé dimanche une visite de travail de trois jours en Algérie, à l'invitation de M. Messahel. On rappellera qu'il aura, au cours de son séjour, une série d'entretiens avec des hauts responsables de l'Etat, centrés sur la coopération bilatérale et les perspectives de son renforcement ainsi que sur la problématique de la migration aux niveaux régional, continental et international. De son côté Messahel soulignera qu' un dialogue fut engagé avec les partenaires au développement du Nord sur la problématique de la migration, avant d'ajouter qu'il s'agit de faire le lien entre la migration et le développement, affirmant que la priorité est de faire en sorte que le développement soit au centre du règlement et de la solution des problèmes migratoires. Avant d'ajouter que la migration interne en Afrique est beaucoup plus importante que le mouvement migratoire vers les pays du Nord, relevant que "près de 20 millions d'Africains émigrent d'un pays à un autre à l'intérieur du continent". Pour ce qui est de l'émigration clandestine, "harraga", le ministre a déploré que les médias se focalisent sur ce phénomène, alors que le problème de la migration est globalement plus important. Il poursuivra qu'il faut recentrer ce phénomène dans le cadre des politiques de restriction et d'interdiction d'entrées plutôt que de se focaliser sur une préoccupation qui est la seule préoccupation de l'Europe. Messahel a affirmé, dans ce sens, que les entretiens qu'il a eus avec M. Swing ont permis de débattre des problèmes de la migration dans toutes ses dimensions et d'évoquer les perspectives de renforcer la présence algérienne au sein de l'OIM, annonçant l'ouverture, prochainement, d'un bureau de cette organisation en Algérie. Par ailleurs, il indiquera que pour ce qui est des droits des travailleurs migrants légalement installés, le débat engagé dans ce cadre avec les pays du Nord porte, justement, sur les moyens de défendre les intérêts de ces personnes, soulignant la nécessité de mettre en relief les aspects positifs de la migration. Avant d'ajouter qu'il est temps pour que la convention internationale sur la gestion des travailleurs migrants et de leurs familles, adoptée il y a plus de 17 ans par seulement une quarantaine de pays, dont l'Algérie, soit ratifiée par les pays développés et surtout les pays d'accueil. Toujours dans la même perspective, le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avait affiché les mêmes objectifs à savoir, l'importance d'établir un dialogue "constant" entre pays d'origine et d'accueil, afin d'aboutir à des solutions de gestion communes du phénomène migratoire, notamment en matière de protection des droits des migrants. Avant d'ajouter que chaque pays est libre de choisir sa politique migratoire afin de faciliter l'émigration régulière. M. Swing poursuivra qu'il est important de souligner les contributions positives de la migration et l'importance des échanges d'informations entre les pays d'accueil, d'origine et même de transit. Par ailleurs, le DG de l'OIM avait affirmé quant à l'impact de la crise mondiale économique et financière sur le mouvement migratoire, que l'organisation oeuvre à éviter les effets négatifs sur l'assistance au développement et les investissements directs ainsi qu'une politique de discrimination contre les migrants. Malika A.