Par B. Chellali Dans son message à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, le président Bouteflika a noté que le dérèglement climatique menace la planète toute entière, et plus particulièrement le continent africain qui en constitue la première victime. Cette analyse de façon détaillée montre comment la situation du continent est des plus défavorables. L'Afrique subit les conséquences de tous les aléas climatiques de notre siècle au détriment, précisément, d'une analyse fine de propositions nouvelles, expression, qui d'ailleurs, est absente du concept mondial en matière de développement durable. En effet, la communauté internationale n'a toujours pas établi de formule toute faite permettant à l'Afrique de faire face à ses problèmes économiques et écologiques, notamment en matière de solution des problèmes auxquels les populations des régions arides se heurtent. La protection de l'environnement résulte d'une prise de conscience au niveau mondial, du fait que la désertification et le changement climatique représentent un problème extrêmement grave qui, en particulier en Afrique, menace la vie et la substance des millions de gens. Il est désormais de la responsabilité de toute la planète de s'inscrire avec vigueur dans ce processus de protection de la nature. Une responsabilité qui aura alors le statut de loi internationale, ce qui, du moins en théorie, obligera les pays signataires des accords de Kyoto à l'appliquer. En fait, sa mise en pratique ne pourra se faire que sous certaines conditions, l'une des plus importantes étant la mise à la disposition, par les gouvernements et les pays donateurs, de fonds nécessaires à la mise en œuvre des accords destinés plus singulièrement au continent africain et qui restent jusqu'à présent insignifiant tant les problèmes n'ont fait qu'aggraver la situation des populations. La mondialisation a donc changé beaucoup l'aspect international. Les grandes puissances et les pays industrialisés ont élaboré leurs propres règles du jeu et installé des mécanismes qui les servent. L'analyse objective du paysage économique, financier et écologique international démontre un nouvel ordre qui ne répond à aucune nécessité de progrès de l'humanité dans un esprit de justice, d'égalité en droit. En effet, pour le continent africain les possibilités ne sont toujours pas passées au domaine de la réalité et de l'action concrète. Les dirigeants africains, face à cette situation des plus déplorables, n'arrivent toujours pas à agir avec la fermeté nécessaire et dans une plus étroite unité. Avant tout dialogue Nord-Sud, il faut d'abord entamer le dialogue Sud-Sud pour débattre de la situation politique et économique mondiale, mais aussi réunir un maximum de consensus sur les formes et les normes pour faire barrage à l'égoïsme du Nord. Cette stratégie commune à laquelle le président Bouteflika a appelé, est absolument urgente pour arriver à un front "commun" non utopique, mais une réalité concrète, capable d'innovation dans l'intérêt des peuples africains.