Les concessionnaires automobiles en Algérie affichaient une bonne santé et annonçaient des résultats toujours croissants et ce, jusqu'à la fin de l'année 2008, où des mesures qualifiées de draconiennes ont été annoncées et appliquées par les pouvoirs publics. Des mesures fiscales ont été introduites dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2008. Il s'agit d'une ponction de 1 % sur le chiffre d'affaires des concessionnaires et une taxe sur les véhicules neufs payable directement par les acheteurs qui a été directement répercutée sur les prix d'achat augmentés de 50 000 à 150 000 DA en fonction de la cylindrée. Ainsi, l'acquéreur d'un véhicule neuf devra s'acquitter d'un droit de timbre variant entre 50 000 et 100 000 dinars s'il roule à l'essence et entre 70 000 et 150 000 DA s'il s'agit d'un véhicule diesel. Les mesures ne s'arrêtent pas seulement à ce seuil, étant donné que d'autres mesures ont été prises par les autorités et qui concernent les concessionnaires en tant que sociétés d'importation. Il s'agit de la décision du gouvernement exigeant ainsi des sociétés étrangères d'import d'ouvrir un minimum de 30% de leur capital à un partenaire algérien. A cet effet, M. Mohamed Bairi, -P-DG du groupe Ival et président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), a indiqué, hier, en marge de la première journée parlementaire sur la politique fiscale et la performance de l'entreprise économique, ouvertes, hier, à Djenane El Mithak à Alger, que " pour éviter d'être concerné par cette ouverture du capital à hauteur de 30 % au profit d'un ou de plusieurs partenaires algériens, les concessionnaires envisagent de nommer à leur actif un seul importateur et qui sera bien évidement un algérien ". Selon M. Mohamed Bairi, les concessionnaires concernés par cette décision sont, entre autres, Citroën, Toyota, Renault et Peugeot …Cependant une réunion sera organisée le 16 juin en cours à cet effet. Revenant sur la taxe frappant la vente des véhicules neufs, il dira que "si c'est pour réduire les importations, il existe d'autres manières que celle-ci. Cette taxe a pénalisé davantage le salarié moyen. Car aujourd'hui, l'Algérien n'achète plus de véhicule pour le luxe, c'est par nécessité et tant qu'il y aura de la demande, je ne vois pas pourquoi pénaliser le citoyen". Le président de cette association, outre la requête inhérente à la suppression de cette taxe, revendique "la baisse de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS), qui est de 25% pour les sociétés de services, alors que pour d'autres sociétés de production celui-ci se limite seulement à 19%". Et d'ajouter que "le taux d'imposition réduit pour encourager le réinvestissement des bénéfices, ne nous a pas été appliqué, alors que nous avons réinvesti dans la qualité des showrooms, le service après-vente ainsi que dans les ateliers". Il est utile de rappeler que les importations de véhicules neufs en Algérie ont reculé durant les quatre premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2008, selon les données recueillies auprès du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes. Un total de 101 983 véhicules de différentes marques a été introduit en Algérie pour une valeur globale de 97,649 milliards de dinars en quatre mois, contre 111 513 unités pour un montant de 86,061 milliards de dinars durant les quatre premiers mois de 2008, soit un recul de 8,55 %. Ces chiffres dénotent parfaitement l'impact des mesures prises par l'Algérie en ce qui concerne ce secteur.