Au même titre que la loi de finances complémentaire 2009, les mesures du gouvernement visant à décongestionner le port d'Alger à travers l'interdiction de débarquement des véhicules à ce niveau a soulevé le tollé des concessionnaires automobiles. A vingt jours de l'entrée en vigueur (1er octobre 2009) de cette décision, les concessionnaires ont demandé le report de l'application du nouveau dispositif pour se préparer au changement. Cette réaction nous rappelle celle des importateurs qui ont été obligés au début de cette année de s'identifier à travers la carte NIF (Numéro d'identification fiscale. Ils étaient en effet nombreux les importateurs à afficher leur mécontentement après l'annonce de cette mesure en demandant le rallongement du délai. Ce qui a été fait. Finalement, les opérateurs économiques intervenant dans l'import ont fini par s'adapter au changement et, depuis janvier 2009, aucun dédouanement n'est admis sans la présentation de ladite carte. Les résultats sont là aujourd'hui. Le renforcement du contrôle douanier a porté ses fruits. Preuve en est : les recettes douanières ont augmenté de plus de 12% durant le premier semestre de l'année en cours avec un montant global de 242 milliards de dinars. On s'attend à une hausse plus importante. L'essentiel est que les réticences affichées autour de ce changement se sont dissipées à la lumière de ces résultats. C'est le cas des mesures de la LFC qui ont été longuement critiquées. Il faut dire que les modifications subies sans explication et sans communication sont toujours accueillies de manière hostile. Mais, une fois les zones d'ombre dissipées, la réaction s'inverse. On passe de l'hostilité à l'accueil favorable. Les concessionnaires automobiles, par le biais de leur association, ont demandé un temps d'adaptation pour le changement des ports de véhicules importés et ils ont même exigé, hier, lors d'une réunion à cet effet des explications au ministre des Transports. Ils veulent qu'ont leur accorde une période de transition plus longue que trois mois puisque la décision a été annoncée en juillet pour une application en octobre. Mais si cette période s'allonge, ce sera encore d'autres pertes pour l'économie nationale qui en a enregistré en masse ces dernières années faute de mesures efficaces. La demande des concessionnaires est certes légitime, cependant, tout porte à croire que l'adaptation finira par venir même si l'on s'attend à ce que le gouvernement cède à cette réclamation dans la mesure du possible de manière à ne pas nuire davantage à l'économie nationale. Une chose est à retenir : les décisions annoncées ces derniers mois ont apporté des résultats positifs (baisse des importations des produits alimentaires en août, hausse des recettes douanières…).Toutefois, la méthode adoptée nécessite des réformes. Annonces gouvernementales, hostilité des concernés, débat et puis application est le circuit actuel. Pourquoi ne pas inverser et commencer par les débats pour éviter des périodes de transition difficiles. On devrait tirer les leçons de l'échec du processus de privatisation… S. I.