La 12e session du Forum pour le partenariat avec l'Afrique (FPA), qui s'est tenue le mercredi dernier à Rome (Italie), s'est articulée autour de quatre points inscrits à son ordre du jour, à savoir la réponse à l'impact de la crise économique et financière mondiale sur l'Afrique, la paix et la sécurité, le changement climatique et la réforme du FPA. Lors de son intervention, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a souligné la "nécessité" pour les partenaires au développement, d'accompagner et d'appuyer l'Afrique dans ses efforts de développement. Il a cité, dans ce cadre, le G8 qui doit, selon lui, "appuyer" et "accompagner" le continent dans ses efforts de développement "dans un partenariat gagnant/gagnant". Abordant les retombées de la crise économique et financière mondiale sur les économies des pays africains, M. Messahel a souligné l'éloignement de l'Afrique de la réalisation des Objectifs de développement du millénaire (OMD), et ce en dépit des efforts "considérables" déployés par ces derniers pour y faire face, à travers les réformes économiques et la promotion de conditions d'un environnement favorable aux investissements. En ce qui concerne l'aide publique au développement, le ministre a mis l'accent sur "l'urgence de repenser cet outil d'accompagnement de l'Afrique dans la mise en œuvre de sa stratégie de développement", en appelant les pays développés à "créer les synergies adéquates pour mieux répondre aux priorités que l'Afrique s'est fixées notamment, à travers la mise en œuvre du Nepad". S'agissant du réchauffement climatique, le diplomate algérien a réitéré que le continent africain subit "sévèrement les contrecoups" alors qu'il n'assume aucune responsabilité. En outre, M. Messahel a souligné l'importance de l'aboutissement rapide des négociations du cycle de Doha, plaidant pour une "implication plus large" de l'Afrique dans tous les processus de prise de décision s'agissant de la gouvernance économique et financière mondiale. Accordant une large place à l'Afrique, une réunion du Groupe des Huit (G8), consacrée au développement, s'est ouverte jeudi à Rome et s'est penchée sur l'impact de la crise économique et le développement durable. A cet effet, le ministère des Affaires étrangères, dans communiqué rendu public jeudi, a indiqué, en ce qui concerne le développement durable, que lors du "récent sommet du G20 tenu à Londres, des mesures ont été annoncées, lit-on dans le communiqué, nous espérons qu'elles pourront donner, à brève échéance, des réponses aux difficultés que doivent affronter les pays en voie de développement. Il reste pourtant beaucoup à faire, notamment en faveur des pays les plus vulnérables et les plus endettés". L'Italie, pays abritant cette réunion, promet que "l'Afrique aura un rôle de premier plan et l'occasion de faire entendre sa voix à Rome (au G8 Développement) comme au sommet du G8" à L'Aquila (centre) du 8 au 10 juillet. C'est dans cet ordre d'idées que le gouvernement italien a décidé, non seulement d'élargir le G8 Développement au Brésil, à la Chine, à l'Inde, au Mexique, à l'Afrique du Sud et à l'Egypte, mais il a également invité à la réunion l'Union africaine (UA) ainsi que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). A cela s'ajoutent également des représentants de plusieurs organisations des Nations unies (FAO, PAM, OMS), ainsi que la Banque mondiale (BM). Le secrétaire d'Etat français, Alain Jouyandet, a précisé que les travaux de la première journée avaient permis d'aborder deux points très importants. "Le premier point est une manière différente d'aborder l'aide publique au développement, en prenant en compte l'ensemble de ce qui peut favoriser l'Afrique, c'est-à-dire l'aide directe des Etats, l'épargne des immigrants, les contributions privées et les financements innovants", a-t-il dit. Le second point est "la proposition d'un véritable plan de relance de l'agriculture d'Afrique, un thème qui a fait la quasi-unanimité car si nous n'y prenons pas garde, ce sont entre 50 et 90 millions de personnes supplémentaires qui sont menacées de tomber sous le seuil de la pauvreté", a estimé M. Jouyandet. Répondant aux accusations qui ont ciblé la France et l'Italie ayant trait au non-respect de leurs engagements pris en 2005 au sommet du G8 de Gleneagles en matière d'aide financière à l'Afrique, le secrétaire d'Etat a tenu à préciser que "l'effort de la France en faveur de l'aide au développement de l'Afrique restait très importante puisqu'elle passera de 0,39% du RNB en 2008 à 0,43% en 2009, ce qui en fait le 2e pourvoyeur d'aide". Zohir M.