Cadence n L'Afrique est en bonne voie dans l'application des décisions émanant du Nepad, avec un taux de croissance moyen de 5%, les pays africains attendent plus des institutions internationales. «L'Afrique a donné tous les gages pour être un bon partenaire, il faut qu'elle devienne une destination d'investissements.» C'est en ces termes que s'est adressé, hier, au Palais des nations, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, à l'ensemble des journalistes présents lors d'une conférence de presse relative à la tenue du Forum pour le partenariat avec l'Afrique. «Nous voulons revisiter l'aide au développement», estime M. Messahel pointant du doigt les aides apportées par les organisations et institutions internationales partenaires de l'Afrique dans le processus de développement. «Sur 1 000 dollars d'aide octroyés au développement du continent, il faut savoir que 600 dollars retournent aux Occidentaux sous forme d'études, 300 dollars aux experts qui sont en majorité issus de pays occidentaux et il ne reste que 100 dollars pour le projet.» Estimant que les pays africains ont rempli leur part dans le processus de développement – le continent africain ayant connu un taux de croissance économique moyen de 5% –, M. Messahel souhaite que les institutions internationales aillent au bout de leurs engagements. Par ailleurs, la 9e session du Forum pour le partenariat avec l'Afrique (FPA) qui se déroulera à Alger demain (lundi) et mardi, verra la présence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de son homologue allemand, Horst Köhler, et aura pour thème «Gouvernance et développement». Ce sujet sera décliné sous deux angles, à savoir «la gouvernance dans le développement» où les questions de stabilité, de paix et de sécurité seront débattues. Sur ce thème, le ministre délégué a tenu à préciser que l'Union africaine est la seule institution à mettre une résolution n'admettant pas les pays non démocratiques. Le second sous-thème, a pour titre «Le partenariat pour le développement», des sujets comme la gestion des dettes des pays d'Afrique, la mise sur pied d'un fonds contre les pandémies et le commerce et les investissements y seront débattus. Pour les deux derniers points, M. Messahel préconise l'ouverture des marchés, le démantèlement des barrières tarifaires et la suppression des subventions de certains produits pour donner une chance à la production africaine. Durant cette réunion, l'Afrique projette d'amener ses partenaires au développement à un véritable exercice d'évaluation mutuelle des engagements pris dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Des conclusions conjointes devraient sanctionner cette rencontre en tant que message politique destiné à poursuivre le plaidoyer et la mobilisation en vue d'actions concrètes en faveur du développement de l'Afrique. l Le Forum pour le partenariat avec l'Afrique est né en avril 2003, alors que la France était à la tête du G8. Cette dernière a pris l'initiative d'élargir le cadre de dialogue et de partenariat entre l'Afrique et les pays développés. La première réunion du Forum qui a eu lieu à Evian en 2003 a vu la participation des cinq pays initiateurs du Nepad et les membres du G8. S'en est suivie l'adhésion de 15 autres pays africains membres du Nepad et des institutions africaines d'intégration et de développement ainsi que de l'Ocde du côté européen apportant une aide de 100 millions de dollars d'aide publique au continent. En 2005, sous la présidence britannique du G8, le Forum a vu la révision de ses termes de références, la mise en place d'un secrétariat technique et l'élévation du niveau de participation. Outre l'adhésion des pays africains membres du Nepad, du G8 et de l'Ocde, le forum compte aussi en son sein des institutions financières telles que le FMI et la Banque mondiale.