Désormais les cours du pétrole dépendent totalement de la valeur du dollar. Hier les cours du brut perdaient du terrain tandis que la monnaie américaine s'appréciait. Vers 13H10 GMT (15h10 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet s'échangeait à 71,42 dollars, en baisse de 62 cents par rapport à son cours de clôture de vendredi. Les prix étaient pénalisés par la remontée du dollar, qui rendait l'or noir plus cher pour les investisseurs munis d'autres devises. Ils s'accordaient un répit après une solide remontée qui avait porté le baril à plus de 73 dollars la semaine passée. Les cours pâtissaient également de prises de bénéfices, après une semaine qui avait été marquée par des plus hauts depuis huit mois : ils ont grimpé jeudi jusqu'à 73,23 dollars à New York, le niveau le plus élevé depuis octobre. Les prix du brut étaient également pénalisés par le climat de prudence autour des espoirs de reprise de l'économie mondiale, les mises en garde venant de toutes parts à ce sujet. Samedi, les ministres des Finances du G8 ont salué les premiers signes de "stabilisation" de l'économie mondiale et commencé à parler de stratégies de sortie de crise tout en soulignant qu'il fallait maintenir pour l'heure les efforts de relance. "Cela mettrait un frein aux dépenses qui pourraient aider à continuer de stabiliser la demande de pétrole", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les ministres ont toutefois souligné qu'il fallait maintenir pour l'heure les efforts de relance. Autre élément qui pourrait représenter un obstacle à l'amélioration de la consommation de pétrole, a souligné Andy Lipow: le chômage. Dans la zone euro, 1,22 million de personnes ont perdu leur emploi au premier trimestre, soit un recul du nombre d'emplois de 0,8% comparé aux trois mois précédents, selon des données provisoires. "Les principaux indices boursiers mondiaux montrent une situation inchangée ou une évolution positive (sur l'année). Les gains hebdomadaires sont cependant modestes et accentuent les traits d'une image dessinant une croissance à l'est et au sud plutôt qu'à l'ouest et au nord" commentait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. "Le marché américain des matières premières a révélé une petite réduction des positions sur tous les actifs et, pendant la semaine précédente, si les actifs liés à l'énergie ont affiché des prix plus élevés, le tableau dans les autres matières premières était plutôt celui d'une correction" ajoutait l'analyste. Lundi, ce sont les chiffres du chômage qui ont refroidi les ardeurs des investisseurs : au total 1,22 million de personnes ont perdu leur travail au premier trimestre dans la zone euro, soit un recul du nombre d'emplois de 0,8% comparé aux trois mois précédents, selon des données provisoires publiées par l'office européen des statistiques Eurostat. Autre menace pour les prix: l'écart entre les cours à échéance rapprochée et les prix à long terme se resserrant, le stockage du pétrole en mer perd de son intérêt économique. Selon des analystes, 40 à 60 millions de barils entreposés dans des pétroliers pourraient de façon imminente inonder le marché pétrolier. En revanche, soutenant les cours, la poursuite des actions du principal groupe armé du sud pétrolifère du Nigeria pourrait remettre en question les exportations de brut dans un des plus importants pays producteur africain. Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) a revendiqué lundi dans un communiqué s'en être pris dans la nuit à la station de pompage d'Abiteye exploitée par l'américain Chevron, dans l'Etat de Delta (région du delta du Niger, sud), "ce qui a résulté en un énorme incendie qui consume l'installation tout entière". De son côté, le prix du panier pétrolier Opep (Opec Reference Basket of Crudes) a baissé de 0,42 dollars, en se maintenant toutefois au-dessus de la barre psychologique des 70 dollars. Le 12 juin, le panier a perdu 0,42 dollars pour atteindre 70,45 dollars le baril contre 70,87 la veille. Le 10 juin, le panier Opep a dépassé 70 dollars pour la première fois en huit mois et se maintient depuis au dessus de ce niveau. Synthèse Samira G.