Les résultats réalisés en Algérie en matière de développement humain durant la période 1998-2008 sont globalement positifs, a affirmé, dimanche, à Oran, le président du Conseil national économique et social (Cnes), M. Mohamed Seghir Babes. Dans une conférence de presse animée en marge de la présentation du rapport national sur le développement humain pour l'année 2007-2008, M. Babes a souligné que les avancées réalisées par l'Algérie sont exprimées par des tendances qui ne souffrent d'aucune équivoque. Il a cité, à titre d'exemple, les indices de l'espérance de vie qui avec un seuil de 78 ans rapproche l'Algérie des pays développés. "On peut mieux faire au regard des allocations financières consenties par l'Etat pour le développement humain", a-t-il précisé, évoquant aussi la lutte contre l'analphabétisme qui touche les plus de 60 ans, une séquelle du colonialisme, la mortalité post-natale, ou encore le développement de l'épargne des ménages, autant de segments du développement humain qui "sont un signe et une manifestation des tendances lourdes positivement constatées ces dernières années", a estimé le président du Cnes. Concernant la démarche adoptée par le Cnes dans l'observation et l'analyse de ces tendances, M. Babes a souligné que la singularité de l'approche préconisée par son institution lui a valu le respect des experts du PNUD. "Nous sommes actuellement cités en exemple par les experts du PNUD", a noté M. Babes, qui voit dans l'organisation prochaine à Alger d'un workshop consacré à la question du développement humain, comme un signe de reconnaissance de la pertinence de la démarche algérienne. Ce workshop, prévu le 10 ou le 15 juillet prochain, regroupera les spécialistes du développement humain des pays du Maghreb, d'Egypte et probablement de Jordanie, a précisé le président du Cnes. Il a aussi rappelé que l'élaboration du RNDH est une démarche souveraine et interne au Cnes. Le rapport du Cnes s'inscrit dans une démarche visant à apporter un regard critique, de portée analytique et objective, aux actions des institutions publiques, a souligné M. Babes lors de la présentation de ce rapport, en présence d'un expert du PNUD, Jacques Charmes. Le Cnes "est une institution de la République dont les avis sont porteurs d'analyse et soumis à l'examen contradictoire de ses partenaires et des institutions publiques", a-t-il fait valoir. Revenant sur la méthodologie adoptée par le Cnes dans l'élaboration de ce rapport, M. Babes a précisé que, " l'Algérie est l'un des rares pays à avoir opté pour la méthode de désagrégation de l'indice de développement humain ". Il a ajouté que le Cnes se refuse de s'arrêter au seul spectre indiciel tel que défini par le PNUD, mais explore toutes les approches pour rendre compte du développement humain. Pour sa part, Jacques Charmes a salué les progrès réalisés par le Cnes, depuis ces trois dernières années. Il s'est aussi félicité de l'implication des organismes chargés de la collecte des statistiques et les institutions publiques du pays dans l'élaboration de ce rapport. Sur ce dernier point, Le RNDH 2007-2008, élaboré en temps réel, une première à l'échelle des pays à développement humain moyen, est le fruit d'une participation active de l'ensemble des secteurs impliqués dans la conduite des politiques et programmes dédiés au développement humain, des segments de la société civile traditionnellement engagés dans le travail de proximité, des institutions productrices des statistiques et données pertinentes ainsi que des chercheurs et experts nationaux, avait précisé le Cnes à la veille de cette rencontre. Par ailleurs, la représentante du PNUD, Ayshanie Medagangoda-labe, a déclaré que "l'Algérie est en voie de réaliser les Objectifs du millénaire" (ONU-OMD) en matière de développement humain". Selon la représentante du PNUD, l'Algérie a relevé, à travers le rapport du Cnes, trois défis : la désagrégation de l'indice de développement, le délai et la mise à jour des données. Pour elle, l'Algérie, qui vit une croissance économique et un développement intenses, est en bonne voie pour la réalisation des Objectifs du Millénaire fixés par l'organisation onusienne. Selon le Cnes, il a été décidé d'opérer cette année une publication au niveau d'un certain nombre de campus universitaires à travers le pays, et Oran en constitue la première étape. Les enseignants-chercheurs, les étudiants et particulièrement ceux en post-graduation, débattront de ce thème autour duquel il s'agit aussi d'impliquer les parties prenantes les plus directement concernées par les champs de pratique spécifiques au développement humain, tels les professionnels de la santé et de l'éducation, ainsi que tout le mouvement associatif qui s'y greffe. Ouzna Mesroua