Le président du Cnes tiendra à relever le caractère exceptionnel de ce rapport puisqu'il présente, dira-t-il, cette double particularité d'avoir évalué les deux années successives 2007 et 2008, tout en menant une rétrospective de l'évolution de l'indice de développement humain (IDH) sur la période intercensitaire 1998-2008. L'auditorium de l'IGMO de l'université d'Es-Sénia à Oran a abrité, hier, une présentation du rapport national sur le développement humain 2007/2008, établi par le Conseil national économique et social. En présence du président du Cnes, M. Mohamed-Seghir Babès, accompagné de ses proches collaborateurs et de la représentante à Alger du Pnud ainsi que d'un expert de cet organisme, les grandes lignes de ce rapport ont été exposées à une assistance composée essentiellement d'universitaires et de chercheurs. Dans son préambule, le président du Cnes tiendra à relever le caractère exceptionnel de ce rapport puisqu'il présente, dira-t-il, cette double particularité d'avoir évalué les deux années successives 2007 et 2008, tout en menant une rétrospective de l'évolution de l'indice de développement humain (IDH) sur la période intercensitaire 1998-2008. Mais d'emblée, M. Seghir Babès évoquera ce rapport comme “l'antithèse” des rapports du Pnud où le classement par pays situe l'Algérie dans le bas du tableau, et à ce dernier de confirmer lors d'un point de presse tenu en marge des travaux sur cette période intercensitaire 1998-2008 que “les résultats du protocole, validés par le Pnud, montrent les tendances lourdes et évidentes de progression, une avancée de manière significative comme l'indicateur de l'espérance de vie”. Et de poursuivre : “Ces résultats ont été validés et confrontés par des experts du Pnud, car ils ont été menés selon les standards et les normes onusiennes.” De même, pour M. Seghir Babès, les rapports du Pnud, où d'autres organismes onusiens, de l'IDH, sont tout simplement dépassés. “Le constat est celui-là. C'est d'ailleurs reconnu par les experts qui ont validé notre rapport, les données sur lesquelles travaillent le Pnud sont des données frappées d'absolescence. Notre combat est de leur dire aujourd'hui que nous exigeons que nous travaillions à partir de nos données.” M. Jacques Charme, l'un de ces experts présents à la rencontre d'hier reconnaîtra le fait, mais en estimant que sur cet aspect, les torts sont partagés et que l'IDH repose sur la disponibilité de données fiables, alors que plus loin, ce dernier évoquera la perception par la population de la notion de “bien-être” et d'expliquer que l'on va vers des recherches avec cette notion. Pour le président du Cnes, cette situation appelle à plus de reconnaissance et de concertation, pour ce faire, celui-ci a annoncé que au cours du mois de juillet prochain, se tiendra à Alger des works-short : des ateliers qui regroupent les pays du Maghreb élargis peut-être à l'Egypte avec les experts du Pnud. “Ceux qui contribuent à formater les rapports et les classements.” Si dans ledit rapport, certaines composantes de l'IDH sont présentées comme ayant fortement progressé, une analyse plus pointue des données relativise les résultats finaux comme nous l'a signalé M. Jacques Charme. En effet, alors que le président du Cnes évoquera plus particulièrement l'espérance de vie à la naissance qui a progressé 9% entre 1998 et 2008 et un accroissement annuel de 1%, l'écart entre l'espérance de vie des femmes qui était de 76,7 en 2006 et celle des hommes qui était de 74,6 montre que la progression est plus faible chez la femme, cela appelant donc d'autres analyses et conclusions. Mais pour M. Seghir Babès, les observateurs ne devraient pas se tromper. “Ce qui nous préoccupe en fait, ce n'est pas tant le classement, c'est que l'Algérie avance malgré tout, mais les efforts et l'avancée ne sont pas en adéquation avec les sommes allouées. Nous avons l'exigence d'attendre mieux.” et d'évoluer dans ce contexte, le secteur de la santé où des efforts considérables doivent être menés pour élaborer une politique sanitaire plus efficace pour une meilleure prise en charge sanitaire de la population. Le président du Cnes mettra aussi en relief l'indice du taux d'analphabétisme qui “plombe l'IDH de notre pays” et d'appeler à plus d'efforts et de moyens dans la lutte contre l'analphabétisme.