La VIe réunion ministérielle de l'Energie qui regroupera l'Union européenne (UE) et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'ouvrira aujourd'hui à Vienne.La réunion analysera l'état de l'économie mondiale et les perspectives économiques de l'Union européenne, les progrès du marché pétrolier, les changements au sein de l'Union européenne sur les objectifs, les politiques publiques pour l'énergie, les perspectives mondiales de l'OPEP sur le pétrole et les investissements face aux incertitudes. La rencontre examinera également le résumé du rapport de la table ronde sur la capture et le stockage du dioxyde de carbone, le résumé du rapport et les conclusions de l'étude et de l'atelier sur l'impact des marchés financiers sur le prix et la volatilité du pétrole, et deux rapports, notamment celui de l'état de l'étude sur les biocarburants et sur le centre technologique d'énergie de l'Opep-EU. Notons que cette réunion intervient au moment où les prix du baril s'enfoncent en dessous des 70 dollars. Hier dans les échanges électroniques en Asie, le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet reculait de 39 cents à 69,16 USD. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août cédait quant à lui 24 cents à 68,95 dollars. Idem sur les marchés européens, où les cours du pétrole s'enfonçaient sous les 70 dollars. Le marché semblant douter d'une reprise solide et réelle de la demande pétrolière, malgré la montée des inquiétudes sur l'offre en Iran et au Nigeria. A 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août cédait 1,02 dollar par rapport à la clôture de la veille, à 68,17 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). Le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet perdait quant à lui 1,22 dollar à 68,33 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Bien que la situation politique en Iran ait continué à s'envenimer, les prix du pétrole restent en baisse, affaiblis par les doutes entourant la perspective d'une reprise de la demande pétrolière", a expliqué David Hart, analyste chez le courtier Hanson Westhouse. "La faiblesse de la demande par rapport à l'offre, que nous avions identifiée en mars, est toujours là. Malgré les +bourgeons de la reprise+ (...) les écarts entre la production et la consommation restent importants et, par conséquent, une forte baisse des prix vers les 50 dollars est possible", estime ainsi Harry Tchilinguirian, analyste chez BNP Paribas. Pesant également sur les cours, le dollar rebondissait face à l'euro hier matin. Le regain du billet vert pèse sur les achats de pétrole, en érodant le pouvoir d'achat des investisseurs pour les matières premières vendues dans cette devise. La faiblesse des prix était accentuée par l'expiration imminente du contrat en cours à New York: les investisseurs vendent le contrat de juillet, qui prend fin ce jour, et se reportent sur celui d'août, qui deviendra la référence mardi. "Les cours du brut pourraient refluer vers les 68 dollars à New York, avant l'expiration du contrat de juillet", observait ainsi Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Inquiet de l'état de l'offre, le marché ne réagissait pas non plus à la dégradation de la situation au Nigeria, premier exportateur africain, où les attaques lancées contre les compagnies pétrolières par le Mend, principal groupe armé dans le sud pétrolifère, se succédaient. Par ailleurs, l'Equateur, plus petit pays membre de l'Opep, a menacé samedi d'expulser les groupes pétroliers étrangers qui persisteraient à réclamer un arbitrage international, après la rupture de leur contrat ou leur renégociation en faveur de l'Etat. Samira G.