L'ambition de l'opérateur historique "Algérie Télécom" de se développer davantage sur le marché en apportant les dernières technologies de l'information et de la communication (TIC) ne cesse de croître. C'est d'ailleurs ce que nous a confirmé, lundi, le P-DG d'Algérie Télécom, M. Moussa Benhamadi, qui a effectué une visite de courtoisie à notre Journal.Notre invité n'a pas omis de dévoiler les perspectives de développement et les grandes lignes des projets de son entreprise. Celle-ci vise notamment à passer d'opérateur historique de téléphonie, réseaux et services de communications électroniques, en un opérateur d'intégration de services et un fournisseur de solutions à valeur ajoutée. "Notre souci majeur est d'être à la hauteur de nos engagements, d'apporter et d'introduire les nouvelles technologie dans le domaine des TIC, d'ailleurs, on compte investir 100 millions d'euros d'ici à 2013 pour développer la fibre optique et la rendre accessible à la majorité des citoyens, notamment dans les centres urbains", a-t-il dit, en ajoutant dans le même contexte, "le lancement d'un vaste programme visant à faciliter l'accès Internet à très haut débit de l'ordre de 200 mégas, et ce, en introduisant la technologie FTTH au niveau des nouvelles villes et cités". Il citera, entre autres, le projet pilote de la Cité des Bananiers de Mokhtar Zerhouni à l'est d'Alger. Abordant la vétusté des réseaux et des câbles téléphoniques qui est la cause principale des perturbations dans la connexion ADSL, le P-DG d'Algérie Télécom affirme qu'une action de réhabilitation et d'amélioration a été engagée afin de localiser les faiblesses, et rénover les réseaux, notamment dans les vieux quartiers. Le premier responsable d'Algérie Télécom n'a pas manqué aussi d'afficher les ambitions de l'entreprise afin de nouer des partenariats avec de grands opérateurs à l'image du géant américain de logiciels Microsoft. Grâce à ce partenariat, Algérie Télécom compte se rapprocher des institutions financières afin d'introduire de nouvelles solutions pour le système bancaire, pour une plus grande flexibilité. "On ambitionne de cibler le secteur professionnel, notamment le marché bancaire. Pour cela nous avons besoin d'un accompagnateur de renommée mondiale comme Microsoft pour le transfert de technologie et d'innovation", a-t-il indiqué. Algérie Télécom répond aux nouvelles exigences des TIC Par ailleurs, l'entreprise a accordé cette année une grande importance à l'aspect formation de la ressource humaine. Le premier responsable d'AT nous a fait savoir qu'un budget de 400 millions de DA a été consacré à la formation de ses cadres. Abordant la question des providers en Algérie, M. Benhamadi dira que l'Algérie a besoin de nouveaux fournisseurs d'accès Internet. " Je suis pour l'encouragement de l'émergence de nouveaux fournisseurs d'accès Internet. Le domaine point DZ est gratuit maintenant, il faut y recourir au lieu d'utiliser le domaine .com ou .fr. Il est déplorable en outre qu'il n' y ait pas une réflexion sur le développement des services messagerie intégrés aux noms des domaines des entreprises et des grandes institutions, au moment où nombreux sont nos cadres qui utilisent des comptes de messageries grand public tels yahoo, hotmail, alors que ce n'est pas compliqué". Selon M. Benhamadi, la situation financière de l'entreprise est satisfaisante, "les bilans sont positifs". Il s'agit de résultats positifs mais que "nous estimons encore insuffisants, pour la simple raison qu'on n'a pas encore réussi à bien encadrer toutes nos activités : management, réseau et autres". Les ressources humaines comportent encore des faiblesses malgré leur importance et leur densité. "Nous avons ainsi l'obligation de continuer à former et à insister sur la formation dans le domaine technologique", a-t-il estimé. A l'évidence, cette nouvelle organisation tend à rendre l'entreprise plus performante et adaptée davantage aux nouvelles exigences d'un secteur en perpétuelle mutation. C'est dire toutes les ambitions de cet opérateur historique d'atteindre d'autres performances, à même de faire d'AT une entreprise viable et fiable dans un environnement où la concurrence est appelée, à terme, à faire son apparition. Ainsi, AT affûte ses armes, pour ainsi dire, afin de demeurer pionnier mais aussi leader dans ce secteur, où l'obligation du résultat et de la performance est vitale et déterminante. Selon le P-DG d'AT, des actions de réorganisation sont d'ores et déjà engagées pour aller vers une organisation beaucoup plus "opérationnelle", pour reprendre ses propos. En somme, l'objectif attendu de cette modernisation consiste à faire d'Algérie Télécom un opérateur d'intégration de produits et de services, mais aussi un fournisseur de services à valeur ajoutée. Pour ce faire, cette organisation se base sur trois pôles. Le premier pôle s'intéressera à l'aspect commercial et sera coiffé par Djaweb service. Il devra regrouper toutes les prestations de services fournies à AT, au grand public et aux professionnels. Sur un autre registre, et évoquant le nombre des créances impayées, notre interlocuteur nous a fait savoir qu'elles demeurent toujours importantes et s'élèvent à 50 milliards de dinars. Les mesures engagées pour récupérer les créances ont permis de recouvrer 20 milliards de dinars. La majorité des factures impayées relèvent de clients particuliers. D'ailleurs, les créances imputables aux particuliers sont de l'ordre de 34 milliards de dinars. Pour encourager le remboursement des dettes de la part des particuliers, Algérie Télécom a lancé une offre alléchante, il s'agit d'offrir une année d'abonnement sur le réseau RTC aux clients qui souhaiteraient reprendre leurs lignes téléphoniques. Ces derniers ont la possibilité de payer leurs créances à travers un échéancier qui sera mis à leur disposition par les services d'Algérie Télécom. Interrogé sur l'affaire du provider Eepad et son retard quant au remboursement de ses dettes estimées à 2,6 milliards de DA, M. Benhamadi a indiqué que ce dernier a avancé 50 millions de DA, et qu'actuellement l'affaire est entre les mains d'une commission qui a été installée au sein du ministère des PTIC. Samira H/Nassima B.