Une rechute du dollar a permis cette semaine aux métaux précieux de retrouver un peu d'éclat, palladium et platine bénéficiant de surcroît d'un rebond des ventes de voitures en Europe. "Les prix des métaux précieux sont restés à la merci du couple de devises euro-dollar et des marchés d'actions, avec peu de facteurs propres capables de les influencer", a observé John Reade, de la banque UBS. Ils ont ainsi profité essentiellement cette semaine d'une baisse du dollar face à l'euro: le billet vert est tombé de 1,39 dollar pour un euro environ à quelque 1,41 dollar vendredi, au bénéfice de la monnaie européenne, poussée par un nouveau regain d'optimisme des investisseurs quant à une reprise prochaine de l'économie. Le métal jaune, dont la valeur avait frôlé les 900 dollars la semaine dernière, a repris 2,6% cette semaine, grâce à l'érosion du billet vert. Son cours a grimpé jeudi jusqu'à 942 dollars l'once, effaçant les pertes des deux dernières semaines.Suivant le rebond de l'or, l'once d'argent a repassé la barre des 13 dollars. Après un pic à 13,47 dollars jeudi, elle a clôturé vendredi à 13,16 dollars contre 12,63 dollars une semaine plus tôt. Alors que le platine avait touché un plus bas depuis deux mois la semaine dernière, à 1089 dollars, son cours a nettement rebondi cette semaine, jusqu'à 1177 dollars l'once jeudi. De son côté, le palladium s'est hissé à 250,25 dollars. Aidés par la faiblesse du dollar, les métaux du groupe platinoïde ont profité en outre de l'annonce d'un rebond de 2,4% en juin des ventes de voitures neuves en Europe, leur première hausse en quatorze mois, notamment grâce aux primes à la casse mises en place dans plusieurs pays. Ces métaux utilisés dans l'industrie ont bénéficié également du rebond du PIB chinois annoncé cette semaine. De leur côté, les prix des métaux de base ont bien redressé la barre, après deux semaines consécutives de baisse, l'aluminium ayant touché un plus haut depuis huit mois, grâce à un retour de confiance sur le marché basé notamment sur la croissance chinoise et un dollar affaibli. "La tendance à la hausse des métaux de base n'a pas donné de signes d'essoufflement (...) Les marchés d'actions ont consolidé leurs gains, ce qui s'est également répercuté sur les métaux", ont commenté les analystes de Barclays Capital. "Des résultats meilleurs qu'attendu (des banques et des entreprises américaines, ndlr) ont nourri une hausse de la Bourse américaine, ce qui par ricochet a rayonné sur les matières premières. Un billet vert plus faible a fourni la cerise sur le gâteau, en glissant jusqu'à 1,41 dollar pour un euro" renchérissaient les analystes de MF Global. Au plan fondamental, le marché a profité aussi du rebond de la croissance chinoise au deuxième trimestre: portée par le plan de relance du gouvernement, l'économie chinoise a enregistré une croissance de 7,9% sur un an, en deçà des niveaux à deux chiffres auxquels elle était habituée, mais exceptionnelle dans un monde en crise. Le CUIVRE a mené l'avancée de la troupe, repassant la barre de 5000 dollars la tonne, jusqu'à 5335 dollars vendredi, un plus haut depuis le 12 juin. Il a repris près de 9% de sa valeur en une semaine. L'ALUMINIUM a suivi et atteint vendredi 1.730 dollars, un plus haut depuis le 2 décembre dernier, grimpant de 10% par rapport à vendredi dernier. Ce métal apparaissait comme le plus "haussier" du complexe pour les analystes de Base Metals, qui soulignaient le rôle des chiffres meilleurs que prévu sur le front de l'emploi américain. Le PLOMB a également touché un plus haut vendredi à 1675 dollars, plus vu depuis le 7 juillet. L'ETAIN s'est hissé mercredi à 13'325 dollars la tonne, seuil plus goûté depuis le 9 juillet. Le NICKEL a bien progressé aussi et décroché un plus haut vendredi à 13'150 dollars, plus vu depuis le 7 juillet. Le ZINC a touché 1615 dollars la tonne vendredi, un plus haut depuis le 26 juin. Pour les valeurs alimentaires, les prix du maïs et du soja ont une nouvelle fois nettement reculé cette semaine sur le marché à terme de Chicago, à la suite de la persistance de conditions climatiques favorables aux cultures dans l'importante zone de production du Midwest. "A cette époque de l'année, la météo a un impact très important sur le marché", a rappelé Jason Roose, de US Commodities. Les conditions favorables régnant sur le Midwest, grenier des Etats-Unis, promettent une récolte de très bonne qualité pour le maïs et le soja. Si les précipitations pourraient être "inférieures à la normale", une éventuelle remontée des cours devrait toutefois être limitée "car les températures s'annoncent très douces à l'arrivée de la pollinisation", a noté Rich Nelson, d'Allendale. Le blé en revanche a profité, surtout en début de semaine, de l'achèvement des moissons qui entraîne traditionnellement un rebond technique des prix. L'arrivée d'une grande quantité de marchandise sur le marché avait pesé ces derniers temps sur les cours, en baisse d'environ 8% sur trois semaines. R.T.M