Les métaux précieux ont fortement reculé cette semaine, pénalisés comme la plupart des matières premières par les craintes sur la reprise mondiale après une série de mauvaises statistiques économiques, d'autant que l'appétit des investisseurs pour les valeurs refuges faiblissait. Les cours de l'or se sont écartés des sommets touchés une semaine plus tôt, le métal jaune échouant cette fois à faire jouer ses qualités de valeur refuge. Les cours de l'or sont retombés sous la barre des 1200 dollars la tonne pour la première fois depuis le début du mois de juin. Ils ont atteint jeudi 1198,95 dollars, un plus bas depuis le 4 juin. Le métal jaune a pâti d'une légère détente des craintes sur les dettes publiques de la zone euro, après le succès d'une émission obligataire espagnole jeudi. "Les craintes autour de la crise de la dette dans les pays de la périphérie de la zone euro ont pour l'instant décliné, ce qui a fait baisser la demande d'or comme placement refuge", explique Eugen Weinberg, analyste de Commerzbank. Une semaine plus tôt, l'or avait atteint un record historique à 1265,30 dollars l'once. Sur l'ensemble du deuxième trimestre 2010, qui s'est achevé cette semaine, "l'or est la vedette des métaux précieux, avec une hausse notable de 11,6%", observe néanmoins Xin Yi Chen, analyste de Barclays Capital. Et malgré le petit recul enregistré par le métal jaune cette semaine, l'appétit des investisseurs reste solide. Le plus gros fonds coté, SPDR Gold Trust, a vu ses participations atteindre un nouveau record mardi, à 1320,43 tonnes. Elles ont ensuite légèrement décliné. Dans le sillage de l'or, les cours de l'argent sont retombés à des niveaux plus observés depuis près d'un mois. Jeudi, l'once d'argent a baissé jusqu'à 17,60 dollars, un plus bas depuis le 7 juin. Le métal gris a fini à 17,98 dollars vendredi, contre 18,65 dollars vendredi dernier. Les métaux du groupe platine ont terminé en forte baisse après la publication de mauvaises statistiques industrielles et ils ont effacé leur rebond du mois de juin. Le platine a reflué sous la barre des 1500 dollars pour la première fois depuis le 7 juin, tombant jeudi jusqu'à 1492,25 dollars. De son côté le palladium est tombé jusqu'à 423,98 dollars, son niveau le plus déprimé depuis le 7 juin également. "La série récente de données macroéconomiques moins positives, dont des signes de ralentissement de la demande chinoise (incluant la demande automobile) et un déclin de la confiance des consommateurs américains, a été un obstacle majeur aux performances des métaux du groupe platine récemment", explique l'analyste de Barclays Capital. De leur côté, les cours des métaux de base ont fini de concert en baisse après une série d'indicateurs économiques décevants, les investisseurs ignorant les bons fondamentaux du marché qui avaient permis aux cours de démarrer positivement la semaine. Après avoir débuté la semaine en hausse, portés par des réductions des réserves stockées dans les entrepôts du London Metal Exchange et du Shanghai Futures Exchang, les prix des métaux échangés à Londres ont par la suite dû leur évolution à des éléments exogènes aux fondamentaux de l'offre et de la demande. La progression des métaux de base a été tout d'abord enrayée par "un retournement négatif de l'humeur (des marchés, ndlr) suite à de mauvais indicateurs japonais et une révision à la baisse de l'indice composite pour la Chine", notaient les analystes du cabinet Base Metals. La santé de la Chine, troisième économie mondiale, est particulièrement scrutée par les investisseurs car le pays est le premier consommateur au monde de matières premières. Ces mauvais indicateurs ont alimenté un regain de craintes sur la vigueur de la reprise en Asie, moteur de la reprise économique mondiale, entraînant un retrait des investisseurs des marchés à risque comme les matières premières. En Europe, la crise de la dette est restée au centre des préoccupations, avec un regain d'inquiétudes sur la santé du secteur bancaire, alors que de nombreuses institutions financières ont dû rembourser jeudi à la Banque centrale européenne (BCE) des prêts géants sur un an, pour un montant total de 442 milliards d'euros. Autre source d'inquiétude sur la demande mondiale, le rebond de l'économie américaine montre des signes d'essoufflement, avec une série d'indicateurs décevants publiés cette semaine, notamment un retour pour la première fois de l'année à des destructions d'emplois au cours du mois de juin. Les cours du CUIVRE, baromètre du marché, ont fini la semaine en baisse. Le métal rouge a grimpé lundi jusqu'à 6.885 dollars la tonne, son plus haut niveau depuis un mois, avant de tomber jeudi jusqu'à 6.318 dollars, un plus bas depuis deux semaines. Après un plus haut depuis mi-juin à 2036 dollars la tonne atteint lundi, les cours de l'ALUMINIUM ont chuté jusqu'à 1920 dollars mercredi, un plus bas depuis le 10 juin. Les stocks mondiaux d'aluminium ont progressé pour le deuxième mois consécutif en mai, pour s'établir à 2,339 millions de tonnes contre 2,268 millions de tonnes le mois précédent, leur plus haut depuis un an, selon un rapport publié lundi par l'Institut international de l'aluminium (IAI).