On avait peut-être trop misé sur l'UPM (Union Pour la Méditerranée) sur laquelle semblaient reposer bien des espoirs, d'autant que cet espace de coopération venait après le triste constat des échecs des unions dans l'espace arabe, dans l'espace maghrébin et dans l'espace africain. Puisqu'on compte tellement sur le voisinage autour et au-delà de la Méditerranée, pourrions-nous dire que celle-ci viendrait réellement renforcer la culture du partenariat, faire de la création de l'emploi le vecteur des rapprochements pour justement donner au phénomène de l'émigration (ou de l'immigration) clandestine une solution consistant à fixer sur place les postulants, rapprocher les systèmes de protection sociale pour ne pas créer des différentiels qui encourageraient là également l'émigration clandestine ? Pour le moment, c'est le temps de tous les questionnements, sans exception, et ce, jusqu'à ce que le contenu du projet soit plus clair, plus précis alors même que le volet politique ne semble pas trop dépendre des pays européens, notamment les questions liées à la Palestine et même au Sahara occidental. Depuis la révision à la baisse du projet du président français, c'est peut-être une déception de nombre d'habitants sur les deux rives, ou plutôt sur une rive, de constater qu'il ne s'agit pas de créer une union qui se traduirait par des intégrations, économiques plus particulièrement, car le projet dans ce sens a été revu à la baisse. Qu'en penseraient les populations de la rive Sud, celles des pays arabes notamment, quand il leur sera expliqué que cette Union n'implique nullement pour elles la liberté de circulation, et donc la nomadisation des emplois dans cet espace régional ? Pourquoi alors donner le nom d' " union " à ce qui n'est que rapprochement comme celui-ci a été opéré dans le cadre du processus euro-méditerranéen ? Qu'y a-t-il alors de supplémentaire par rapport à ce qui existe aujourd'hui ? Il ne conviendrait, cependant, pas de ne faire que des approches négatives pour la simple raison qu'il ne va s'agir d'une véritable union, puisque le Maghreb, lui-même, n'est pas une véritable union, et que même cette dernière est bloquée sur tous les plans, y compris sur celui de la libre circulation des personnes. N.B