Le Fonds monétaire international a prévenu dimanche soir que la récession et la baisse des recettes budgétaires allaient conduire à des "déficits budgétaires élevés" en France et a estimé que toute nouvelle relance économique devrait être limitée et provisoire. Le FMI a appelé à la "mise en oeuvre résolue" d'une stratégie crédible pour que les finances publiques françaises soient mieux orientées dès 2010. "Le principal défi budgétaire de la France reste de consolider ses finances publiques, alors que les politiques actuelles risquent de conduire à une dynamique de dette insoutenable", écrit le Fonds dans un communiqué. "Ensuite, les obligations liées au service de la dette aggraverons les coûts imputables au vieillissement de la population", ajoute le FMI. La chute des recettes budgétaires au cours de l'exercice 2009-2010 se traduira par un creusement du déficit, prévient-il. L'histoire, rappelle le FMI, a montré que les consolidations budgétaires avaient parfois été lancées dans un contexte de crise ou aux prémices de la reprise, et de tels efforts ont d'autant plus de chances de succès s'ils sont concentrés sur une réduction des dépenses courantes plus que sur des mesures sur les recettes. Le FMI estime que l'économie française devrait continuer de se contracter durant le reste de 2009 et qu'une reprise anémique est à attendre l'année prochaine. "La caractère graduel de la reprise attendue de l'économie mondiale et les rigidités traditionnelles qui pèsent sur l'offre en France devraient peser sur la reprise" française, explique le FMI, qui indique également que l'inflation devrait passer sous zéro durant l'été et afficher un léger rebond en 2010. Le FMI estime que certains signes tendent à montrer que la situation économique se stabilise, mais la hausse du chômage cette année et l'année prochaine fragilisera la confiance et affectera la consommation. Les mesures de relance, qui pourraient être indispensables si la contraction s'accentue, devront être réversibles automatiquement et être limitées dans le temps. Le Fonds vise en particulier la récente baisse de la TVA dans le secteur de la restauration qui a, selon lui, introduit une distorsion dans le système fiscal français, sans pour autant avoir d'effet économique positif. Parallèlement, les pressions sur les bénéfices des banques et sur la rentabilité augmentent en France. Les banques françaises ont mieux résisté que certaines de leurs homologues européennes à la crise financière grâce à leur attitude plus conservatrice, note le FMI. Pour autant, d'autres mesures destinées à stabiliser le secteur financier pourraient être nécessaires. Le FMI estime que d'autres pertes bancaires ou que de nouvelles dépréciations d'actifs ne sont pas à exclure car la dette toxique des banques continue de peser sur leurs bilans. "Les risques qui pèsent sur les résultats ne sont pas seulement imputables au ralentissement des activités de prêt, ils proviennent également de leurs livres de comptes en raison de la forte volatilité des marchés et de valorisations incertaines", estime le Fonds. "Avec le retournement de l'économie et du cycle du crédit et la hausse du défaut, la qualité des actifs se détériore", écrit le FMI, qui ajoute que le potentiel de risques de pertes fait peser des risques substantiels sur la solidité financière des banques. Par ailleurs, une accentuation des difficultés économiques dans les économies émergentes, notamment en Europe centrale et orientale, pourrait avoir un impact sur les performances des banques françaises.