Le tourisme international a chuté de 8 % entre janvier et avril 2009, par rapport à la même période de l'an dernier, et cette baisse devrait plafonner entre 6 % et 4 % en 2009, a annoncé jeudi l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). L'ensemble des destinations mondiales ont enregistré un total de 247 millions d'arrivées de touristes internationaux dans la période allant de janvier à avril. Un chiffre inférieur aux 269 millions de visiteurs en 2008. A l'exception de l'Afrique, indique l'OMT, toutes les régions ont connu une baisse de leurs arrivées au cours des quatre premiers mois. Les résultats positifs en Afrique (+ 3 %) reflètent la réussite des destinations d'Afrique du Nord autour de la Méditerranée et la valorisation du Kenya comme l'une des principales destinations d'Afrique subsaharienne. Le tourisme est gravement touché par la crise économique mondiale, au regard de la forte réduction de l'activité, de la diminution des revenus disponibles et de l'augmentation du chômage, en particulier dans les principaux marchés touristiques. Les fluctuations des taux de change ont rajouté à l'incertitude générale, tandis que la confiance n'est pas encore revenue chez les consommateurs. En outre, les taux de réservations, associés à la réduction des capacités aériennes, rendent difficiles la remontée de l'activité avant 2010. Selon l'OMT les voyages et le tourisme peuvent appuyer les plans de financement à court terme, comme ceux qui visent à la création et au maintien des emplois, ainsi qu'à la mise en place à long terme d'une économie verte. Dans la plupart des pays, le tourisme est l'un des plus importants secteurs d'emploi, et l'une des voies d'entrées rapides sur le marché du travail pour les jeunes et les femmes dans les communautés urbaine et rurale, rappelle, en outre, l'OMT. En début d'année, le SG par intérim de l'OMT, a appelé les dirigeants du G20 à inclure le tourisme dans les plans de relance économique destinés à répondre à la crise mondiale actuelle. Le tourisme " implique des échanges commerciaux, des emplois, le développement, la durabilité culturelle, la paix et la satisfaction des aspirations humaines ", a-t-il déclaré. Le SG de l'OMT a invité instamment les dirigeants du G20 à prendre note de ce message et à inclure le tourisme comme élément clé de leurs programmes de relance économique et du New Deal vert. " Nous devons renforcer notre position en tant que principal stimulant économique et créateur d'emploi et faire passer une fois de plus fermement ce message aux ministres de l'économie et aux dirigeants de la planète. Nous devons nous placer au coeur même des trains de mesure de stimulation, car les emplois et les flux commerciaux qui dépendent de la puissance du secteur du tourisme et la confiance que les entreprises et les consommateurs placent dans le monde des voyages peuvent jouer et joueront, un grand rôle dans la remontée de la pente après la récession ", a dit le SG par intérim de l'OMT. " Nous devons convaincre les décideurs que le fait de dépenser pour la promotion du tourisme peut s'avérer extrêmement rentable pour l'ensemble de l'économie car les visiteurs sont une source d' ''exportations''. Ce n'est bien entendu vraiment pas le moment de faire marche arrière et de se restreindre dans ses dépenses ", a-t-il ajouté. Le secteur du tourisme a commencé à se détériorer au milieu de 2008. S'il ressort des statistiques de l'OMT que le nombre des arrivées internationales a atteint l'an dernier le chiffre record de 924 millions, en croissance annuelle de 2 %, la deuxième moitié de l'année a été marquée par un déclin, mois après mois, des rendements et prévisions macro-économiques. La croissance a été négative (-1%) durant les six derniers mois de 2008. Il en est allé de même des recettes internationales : celles-ci ont atteint des niveaux records jusqu'au milieu de 2008 mais ont ensuite rapidement diminué durant le second trimestre. Ahmed Saber